La chapelle St-Paul est émouvante non par son caractère religieux, mais par les témoignages de sympathie et de solidarité qui se sont manifestés dans les heures qui ont suivi l’effondrement des deux tours, et dont elle est aujourd’hui la gardienne. Des objets de toute sorte et surtout beaucoup de dessins, de petits mots griffonnés, qui furent accrochés aux grilles de cette chapelle, toute proche du World Trade Center et aujourd’hui mémorial. Si je ne dois retenir qu’une image de ces objets déposés là il y a un peu plus de neuf ans, c’est peut-être celle de ces mains enfantines, découpées dans le papier, coloriées au feutre, distillant une très grande émotion par leur naïveté même :
Dans le même coin, il y a bien sûr la caserne des pompiers qui envoyât les premiers firemen, dont beaucoup périrent en tentant l’impossible. Elle est bien là, avec ses deux portes rouges, tandis que, sur le côté, un mémorial a aussi été érigé, bas-relief d’une grande précision artistique (comme j’ai pu le constater pour tant d’autres monuments de ce type) : j’y reviendrai ultérieurement.
Mais surtout, à côté de ce bas-relief, il y a les photos des pompiers morts en service ce jour-là, photos d’identité en noir et blanc, comme pour les papiers d’identité. Et c’est peut-être de la froideur de la répétition de ces images que, là encore, naît l’émotion.