Dictature du profit

Par Pierremoysan

J'ai entendu (et lu) ce matin des reportages et interviews assez 'intéressants' parlant du regard que portent sur nous les pays étrangers. Avec une constante à nous juger comme des grandes gueules qui refusent le progrès et qui n'arrivent pas à comprendre la mondialisation et ses bienfaits (véridique). Ca fuse de toutes parts, le Washington post et une grande partie de la presse américaine, la presse allemande et presque toute la presse Européenne... les anglais semblaient (pour une fois) les plus modérés. Globalement nous sommes un peuple de feignasses qui n'a pratiquement pas évolué depuis la révolution : nous en sommes restés à la décapitation des têtes couronnées et sommes totalement incapables de juger du courage politique de notre bon petit Nicolas et du bien fondé de ses réformes...

Et si, dans le fond, nous avions raison ?

Que nous reproche t'on en réalité ? De refuser de nous plier aux règles érigées par l'économie mondiale (ou plutôt par l'économie mondialiste)... ? De ne pas être le bon petit toutou à son maîmaître lorsque nous refusons de rapporter le nonos que le petit Roi a lancé plus loin que d'habitude... ? De ne pas accepter d'échanger notre couverture bien chaude contre un simple drap lorsque les premiers froids arrivent... ?

Ben oui... d'oser contester que le travail puisse être le but ultime d'une vie !
Et, surtout, sacrilège ultime, de se permettre de cracher à la figure d'un système profondément inégalitaire et injuste qui permet à quelques uns de s'enrichir de manière absolument innommable en soumettant les autres à leur dictature du profit (*) (avec la bénédiction des pouvoirs 'démocratiques').

Mes grands parents ont toujours travaillé (souvent durement) pour vivre.
Dignité humaine oblige, ils n'auraient jamais accepté de vivre pour travailler (et surtout pas qu'on puisse les obliger à le faire).


(*) : La dictature du profit, ça fait certes assez Marxiste ; mais encore une fois, ne m'assimilez pas à un gauchiste : je ne crois absolument pas (ou plus pour dire vrai, mais ça fait un petit moment) en la capacité de la Gauche actuelle à résoudre quoique ce soit. Les seules solutions peuvent venir de la rue, ou d'initiatives alternatives solidaires comme il s'en développe de plus en plus (sous le manteau) depuis quelques années. Je crois profondément que les politiques, peu importe leur couleur, sont aujourd'hui totalement incapables de quitter leurs tours d'Ivoire et qu'ils ont génétiquement perdu tout sens de la réalité

Tout au plus les politiques peuvent ils être des instruments au service de ces idées et de ces initiatives populaires. Ils ont perdu toute capacité à tenir les rênes ou à conduire le troupeau vers les paturages, ils ont abandonné ces nobles prégoratives aux loups.

... on vit une époque formidable !