Confirmant que la France était en infraction avec les règles européennes, la Cour de cassation a ouvert une nouvelle brèche dans le régime de la garde à vue.
Cet arrêt a aussitôt contraint le gouvernement à revoir le projet de réforme présenté la semaine dernière, qui prévoit le maintien de ces régimes dérogatoires, tout en modifiant le régime de la garde à vue pour les autres affaires.
Comme le Conseil constitutionnel le 30 juillet dernier, et la Cour européenne des droits de l’homme dans plusieurs arrêts, la Cour de cassation a par ailleurs confirmé que la France devait permettre l’accès des avocats à leurs clients aux interrogatoires de garde à vue et obliger les policiers à notifier aux suspects leur droit au silence.
Cet arrêt signifie en théorie que toutes les gardes à vue actuelles et celles qui interviendraient avant l’entrée en vigueur de la réforme sont frappées de nullité.
La Cour ne ferme pas la porte à d’éventuelles dérogations. Le ministère estime que les magistrats pourront toujours différer l’arrivée d’un avocat en garde à vue, mais devront le justifier au cas par cas.