Tous ruinés dans dix ans?

Publié le 19 octobre 2010 par Lgdeluz

Premier d'une séries d'extraits du livre de Jacques Attali, Tous ruinés dans dix ans? Dette publique, la dernière chance.

Ce blog est né sur la question de la dette, mon tout premier article, il y a 4 ans s’intitulait « à propos de la dette ».  Alors naturellement je continu de suivre le sujet avec attention. Aujourd’hui je vous livre in extrait qui fait le lien avec les articles et commentaires laissés ici et là, à propos de la Chine.

Page 212 : « Une fois de plus, comme souvent dans l’Histoire, le nouveau venu –ici, l’Asie- dégage une épargne qu’il n’utilise pas chez lui et qu’il prête en partie à la puissance déclinante, ici l’Occident. Celui-ci s’en sert pour maintenir son train de vie, non pour préparer son avenir. »

Car au final c’est de cela qu’il s’agit, nous vivons au dessus de nos moyens.  Depuis des dizaines d’années, grace à l'emrunt, grace à la dette publique, nous (tous les occidentaux, pas seulement les Grecs) vivons au dessus de nos moyens.

Comme je le disais dans une série d’articles fin 2007, « et si nous étions les témoins de la fin d’une ère? »

Voilà aussi ce qui me gène avec les manifestations, les blocages et les grèves de ces dernières semaines. Bien sûr la réforme est injuste, mal faite et il n’y a aucune raison pour justifier la position du gouvernement. Ils ont les moyens de se remettre au travail pour tout remettre à plat et y inclure plus de justice sociale. Bien sûr le texte illustre l’arrogance de nos dirigeants envers les administrés. Mais ce qui me gène c’est l’utopie  du message des manifestants, jeunes ou moins jeunes. Ils veulent que rien ne change, que les petits épargnants Chinois continuent à financer notre niveau de vie. Malheureusement, le niveau de vie des classes moyennes et des classes populaires, en occident, va dramatiquement se dégrader. Ce n’est pas un choix politique, c’est un fait. Allez en parler aux Grecs, aux Irlandais, aux Islandais, aux Espagnols, et ce n’est que le début !

Ça passera par un épisode d’inflation massive, ou par une révolte voire une révolution, par une guerre majeure, ou par un défaut de la dette publique (qui entrainera des concéquences dramatiques), bref je ne sais pas, je n’ai aucune idée de la façon dont la société du crédit va disparraitre. Mais je sais, pour sûr, que le status-quo  n’est pas possible.

Ce qu’il faut pour la France, c’est

 1/ que les partis de droite reconnaissent que les inégalités se sont accrues de façons honteuses ses trentes dernières années et que les grands bouleversements à venir doivent se gérer dans le sens d’un rééquilibrage de la justice sociale (ça va à l’encontre de leur fond de commerce électoral, alors il y a peux de chances que ça arrive), avec la réforme des retraites ils font exactement l’inverse.

Et

2/ que les partis de gauche reconnaissent que ce qu’ils appellent les « acquis sociaux » n’ont rien d’acquis et sont, quoi qu'il arrive,  sur le point de voler en éclat (ça va à l’encontre de leur fond de commerce électoral, alors il y a peux de chances que ça arrive) et que les grands changements à venir, même si ils sont synonymes de baisse de niveau de vie, sont une opportunité pour construire une société plus juste.