Urgences

Publié le 03 janvier 2008 par Jlhuss

Il est évident que l’on emploie le mot “urgence” pour désigner des situations très diverses, et que les cas exigeant la mobilisation immédiate et rapide de moyens pour sauver un malade dont le pronostic vital est en jeu  sont rares.  Les urgences, au sens des manuels médicaux, représentent moins de 3 % des motifs d’intervention des services d’urgence.

Le pourcentage de patients hospitalisés à la suite de leur passage dans les services d’urgence fournit indirectement une information sur le degré de gravité de leur état de santé : il est de 20%. Ce chiffre, assez faible, est stable depuis 2001.

Selon les données de la DREES, près de 80 % des patients qui se présentent dans les services d’urgence retournent à domicile, après une simple consultation (16 %) ou des examens complémentaires (65 %). Dans cet ensemble, 5% correspondent à des consultations faisant suite à un premier passage aux urgences (surveillance de plâtre, ablation de fils)92. Il s’agit donc, dans ce dernier cas, d’une activité programmée qui devrait être assurée, non pas par les services d’urgence, mais par les services de consultations externes de l’établissement ou la médecine de ville.

Alors qu’ils étaient initialement destinés à la prise en charge des malades les plus atteints, les services d’urgence sont devenus, pour une part très importante, des services de consultations non programmées.

Ce constat est conforté par le fait que 70% des usagers se présentent directement aux urgences, sans contact médical préalable, même par téléphone.

Cette situation reflète une réelle difficulté : si on peut schématiquement distinguer les urgences vitales, les cas nécessitant une intervention rapide (fracture, blessure profonde, brûlures) et les autres, qui peuvent aller du simple conseil à une consultation non programmée, il est difficile de faire a priori la distinction entre l’urgence ressentie par un patient et l’urgence clinique. Seul un diagnostic porté par des professionnels peut permettre la bonne orientation du patient.

Pour éviter un afflux non justifié des patients aux urgences, il faut que le système de régulation de la demande soit bien organisé en amont des établissements de santé et que son fonctionnement soit connu de la population, ce qui n’est pas le cas.

Il faudrait également une implcation plus forte du système dit “libéral” dans le traitement de ces demandes.

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