L’échec cuisant de la « Journée de solidarité » inventée
par le premier ministre Raffarin après la canicule de 2003 et remise en cause par la majorité elle-même, aurait dû vacciner la droite contre ce type de mesures. Et pourtant !
Au moment où s’ouvre la « Semaine bleue », Laurent HÉNART, député UMP de Meurthe-et-Moselle et président de l’Agence
nationale des services à la personne, propose que les Français abandonnent un nouveau jour de congé pour financer la dépendance des personnes âgées. Comme pour la mesure Raffarin, cette fausse
bonne idée n’est pas à la hauteur des enjeux et des besoins et ne fera une fois de plus que brouiller le débat sur les réponses à apporter face au vieillissement de la population.
Le candidat SARKOZY avait promis la création d’un « cinquième risque » pour prendre en charge la dépendance des personnes
âgées. Trois ans après, on s’éloigne de plus en plus de cet engagement. C’est la droite qui commence à devenir un risque pour les personnes en perte d’autonomie.
Le rapport de Valérie ROSSO-DEBORD enterrait déjà l’idée que la perte d’autonomie devait être compensée par la solidarité
nationale au profit d’un système d’assurance privée et contredisait le principe de prévention introduisait le recours sur succession. Autant de propositions qui rompent avec le principe essentiel
de la protection sociale : chacun contribue en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins. Cette nouvelle annonce s’inscrit dans ce cadre.
Le traitement de ces questions appelle un débat national, sans cesse reporté. Le Parti socialiste propose la création d’un
droit universel à la compensation de la perte d’autonomie à tout âge de la vie, dont le financement serait assuré par l’ensemble de la population, pour mettre fin aux effets de seuil entrainés
par la barrière des soixante ans et réconcilier enfin les générations.