Les défenseurs du sarkozyme, en ces temps difficiles pour le pouvoir, sont de plus en plus rares au somme de l'Etat : Frédéric Lefebvre, preuve vivante qu'on peut partir de rien pour arriver nulle part, Dominique Paillé, persuadé que derrière chaque journaliste se cache un bolchévique sanguinaire, et Xavier Bertrand, camelot patte-pelu d'un roi nu, ont cessé d'être audibles, si on peut croire qu'ils l'aient été un jour, exception fait bien sûr électeurs fascistes inquiets de leur dérive droitière.
A l'occasion de l'émission "A vous de juger", présentée par la suave Arlette Chabot, flanquée du sémillant Nicolas Beytout, journaliste qui partage sa vie entre la rédaction des Echos et le comité d'éthique du MEDEF - nous voilà rassurés pour la moralisation du capitalisme et du journalisme réunis !- et Alain Duhamel, dernier journaliste vivant avec Jean Daniel à avoir chroniqué tous les présidents de la Veme République, le sarkozysme a envoyé Rama Yade au front défendre les retraites, l'identité nationale, le bessonisme, la brasse coulée et l'athlétisme en salle.
Mac-Mahon, s'il était encore en vie et Danièle Gilbert, si elle était encore à l'antenne, seraient en droit de déposer plainte pour plagiat, tant la kyrielle de banalités creuses et de conneries cyclopéennes déversées par Rama Yade atteignit un niveau inédit à la télévision depuis Jean-Pierre Raffarin en campagne référendaire, lui ouvrant ainsi séance tenante la route fleurie du Guinness Book des records et par voie de conséquence, celle de l'Académie Française, si Héléne Carrère d'Encausse, ce jeune bourgeon libertaire, daigne casser sa pipe immortelle un jour.
Subsidiairement en auto-promotion de sa Lettre à la jeunesse qui rendra nécessairement jaloux, de là où ils sont, Pierre-Mendès France et Albert Camus, Rama Yade est venue expliquer combien le sarkozysme, et bien, c'était les "Bisounours", "l'île aux enfants", "Oui-Oui et les lapins roses", "Mary…