Kokoro et Yume sont frère et soeur, abandonnés par leurs parents et recueilli par un centre de formation, perdu sur une île. D’autres enfants y habitent déjà mais très vite, ils s’aperçoivent que cet endroit n’a rien de paradisiaque, avec la disparition de plusieurs enfants.
Qu’il est dur de juger ce manga, alors que j’étais emballé par les deux premiers tomes. Pourquoi un tel dilemme? Explication.
Hozuki plantait de bonnes bases d’un thriller inquiétant où une bande d’enfants se battaient pour survivre à des adultes louches et menteurs. Le mensonge est à la base du scénario car chacun des enfants a subi la traitrise de leurs parents, ce qui leur vaut une méfiance extrême. Les événements qui se déroule au fur et à mesure leur donne raison, surtout qu’une mystérieuse jeune fille leur vient en aide lorsque tout se complique et qu’elle semble quelque peu.. translucide. Très vite, on est plongé dans l’univers oppressent de cette ile, qui renferme de lourds secrets, puisque quelques temps avant l’arriver de nos deux héros, d’autres enfants ont disparu. Les six enfants encore en place vont alors tout faire pour découvrir la vérité et sortir de ce lieu maudit.
Les adultes n’ont pas le beau rôle dans ce manga et la méfiance des enfants est plus que justifiée. Sans spoiler énormément, Kokoro est traumatisé par l’abandon de sa mère qui l’avait chargé de veiller sur sa soeur le temps qu’elle revienne. Bien entendu, elle n’est jamais revenue, ce qui a poussé Kokoro a se dépasser et à murir plus vite. Ce n’est qu’un exemple mais les autres ont subi le même traumatisme et le lecteur ne peut s’empêcher d’avoir un point de vue négatif sur les adultes présents. Le dessin ajoute à ce sentiment puisqu’il s’attarde beaucoup sur les expressions et les jeux d’ombres. Du coup, cette ile d’apparence paradisiaque peut se transformer en un enfer en l’espace de trois planches.
Un manga très sombre
Les personnages. Ils sont bons, c’est indéniable. D’un coté les enfants, trimballant leur passé et leurs peurs, réagissant tous d’une manière qui leur est propre. Certains se réfugient dans la nourriture, d’autres dans le silence, d’autres dans la colère et d’autres auprès d’une autre personne. Ce groupe, pourtant opposé sur le fond, finit par s’avérer complémentaire et soudé. Il en va de même pour les adultes qui se montrent d’abord comme de charmantes personnes mais qui laissent vite leur coté sombre se manifester, avec un petit effet artistique sur les yeux, souvent plongé dans le noir, ce qui permet au blanc de ressortir. Bref, du gros travail dessus.
Mais alors, pourquoi mon avis semble-t-il hésitant vu le portrait que j’en dresse? Tout simplement à cause de la fin. Cet élément est souvent source de déception et j’espérais que ca ne soit pas le cas pour Hozuki. Sans être une déception, c’est déroutant. Disons qu’elle ne colle pas vraiment à ce que l’on attend et surtout à ce que montre les 3 tomes précédents. Elle est pour le moins originale et sort des trucs habituels mais je ne sais pas encore si ce choix est judicieux. Le mangaka a peut-être voulu tenter quelque chose d’assez original mais le pari pourra en décevoir plus d’un. Quand j’y réfléchis, la fin peut apparaitre logique vu le passé et la peur des enfants. Vu les dernières pages, c’est en effet ce qui parait le plus sensé et dans ce cas, il est porteur d’un message. Mais il est maladroitement amené, même s’il est important.
Donc, malgré cette fin, j’ai apprécié Hozuki, qui traite d’un sujet grave, qu’il ne faut pas oublier, poussé par un dessin très agréable. La série ne compte que 4 tomes, qui passent très vite.