L’Atelier de l’Escalope, rue de Verneuil, 75007 Paris

Publié le 19 octobre 2010 par Chrisos

L’Atelier de l’Escalope
48 rue de Verneuil, 75007 Paris.
Tél. : 01 40 15 99 48. Site Web.

Quand : Un soir, fin septembre 2010.

: Rue de Verneuil, à trois minutes de la maison. La décoration et l’aménagement ont été en partie revus. L’estrade du fond, qui scinde le restaurant en deux, semble inamovible. Les teintes grises donnent un côté moderne et un peu froid à la salle.

Le soir, les poutres apparentes, les grosses lampes style chantier et le miroir du fond créent une ambiance plus chaleureuse et plus agréable.

Avec qui : en famille, avec O et A (dans sa poussette), et des amis gastronomes de l’extrême, A et WM, n’hésitant pas devant des adresses nouvelles et vierges de toute critique gastronomique.

Pourquoi : parce que nous cherchions une adresse dans le quartier, si possible inédite, avec de la place pour une poussette ; et parce que nous aimons l’aventure et que nous étions curieux de voir si l’Atelier de l’Escalope vaut mieux que feu (mais pas vraiment regretté) chez Patrick, au delà certains jeux de mots faciles.

Qui : le patron prépare sa reconversion après de nombreuses années à la Monnaie de Paris. Ce soir là, il y avait un chef et un aide en cuisine, le patron à l’accueil et à la supervision de salle, une jeune serveuse et un autre serveur, volontaires et désireux de bien faire.

Quoi : comme son nom le laisse deviner, on est chez des monomaniaques de l’escalope de veau d’Aveyron, Label Rouge, et en particulier de l’escalope de veau panée façon Wiener Schnitzel. Mais comme il faut varier un peu les plaisir, on trouve aussi d’autres produits (foie gras, saumon, salade, daurade) souvent affublés d’escalope (plats) ou d’escalopinette (entrées) dans l’intitulé.

Pour le quartier, les boissons sont à un prix raisonnable (3 euros le soda ou la bière). C’est aussi le cas de la carte : six entrées (4-10 euros), sept plats (15-19 euros), trois fromages (3-6 euros), six desserts (3-6 euros, le  Knoedel au chocolat ayant malencontreusement été retiré). Il manque seulement un menu rapide et abordable pour le déjeuner.

La carte des vins est concise, avec des appellations classiques, des millésimes récents et des tarifs à peu près raisonnables.

Acte 1 : mes trois camarades prennent chacun un « carpaccio de veau, duo de betteraves crues et cuites » (7€). Quelques belles tranches de viande bien marinée et correctement assaisonnée, qui se laissent manger sans se forcer.

Mon « carpaccio de foie gras cru au sel de Guérande, effeuillé de betteraves crues » (8€) est en fait du foie gras tranché finement, accompagné de tranches fines de betteraves et de pain grillé. Les betteraves crues sont originales, mais je n’ai pas déceler de très grandes différences entre ce foie gras cru et du mi-cuit d’assez bonne facture…

La présentation de ces entrées est assez simple, les goûts sont au rendez-vous, pour ces prix, c’est tout à fait convenable.

Acte 2 : l’ami WM choisit le « Hamburger de veau* et sa tomate chapeau purée de pommes de terre » (15€). La purée est remplacée, à sa demande, par autre chose, une salade de choux braisé. Le dressage continue dans le rustique, mais ça n’a pas l’air trop mal.

Pour A, « escalope de veau à la crème et aux champignons, purée de pommes de terre » (18€). La purée a l’air honnête, l’escalope est de taille respectable, la crème abondante. Le morceau que j’ai goûté était tendre et bon.

O et moi choisissons chacun LA spécialité de la maison, le « Wiener Schnitzel (escalope de veau viennoise) avec sa salade tiède de pommes de terre et de choux blanc braisé (18€). En France, l’on n’a pas le droit de battre la viande (ça écrase les fibres et ça irrite Brigitte Bardot), ce qui explique qu’elle n’est pas aussi plate et aussi étendue qu’en Autriche. En contrepartie, la texture est plus agréable (un peu plus de résistance) et les saveurs ne sont pas altérées. La panure n’est pas trop épaisse, ni trop grasse. C’est simple, mais bien réussi et plaisant.

Les garnitures (ci-dessous, le chou braisé) sont servies en abondance.

Cette Wiener Schnitzel remplit le contrat. L’adresse ne vole pas son nom.

Acte 3 : pour finir, les desserts sont à prix plutôt doux. Alors forcément, on n’en demande pas trop. La « faisselle au miel » (3€) est tout à fait correcte.

La mousse au chocolat (3€) n’est pas mauvaise, même si je les aime plus fortes en chocolat noir.

La mousse de fruits (4€), ce soir du litchi, est plus originale et séduit un peu moins.

Quant à la salade de fruits frais (4€), c’est une fin saine et équilibrée, avec un peu moins de jus/sirop, ce serait parfait.

Combien : avec une entrée, un plat, un dessert chacun, quatre verres de vin (servis à chaque fois très généreusement), une eau gazeuse et un café, on s’en sort autour de 36€/personne.

Alors : C’est un plus cher qu’au Café de l’Empire, à quelques dizaines de mètres, mais c’est de meilleure qualité et le service est plus attentif et plus soigneux. Et puis c’est nettement plus original. Par rapport aux restaurants à la thématique voisine, style Relais de l’Entrecôte, l’Atelier de l’Escalope n’a bien sur pas autant d’histoire, et on est finalement nettement moins monomaniaque et plus ouvert à l’Atelier. De façon générale, c’est une petite adresse sympathique qui aura peut-être un peu de mal à être référencée dans le Fooding ou à faire l’objet d’articles chez les pros hype (pour cela, il aurait fallu se faire ravitailler par Hugo Desnoyers). Mais l’accueil sympathique, le service qui veut bien faire et l’assiette tout à fait correcte pourront probablement compenser une salle un peu ingrate. Un menu rapide et abordable du déjeuner peut attirer la clientèle de bureaux pendant la journée.

La chronique d’A est lisible sur lesrestos.com.

Rédigé par chrisos