"Les franches ripailles ne sont guère du goût de Mme de Sévigné. Attentive à la retenue préconisée dans les ruelles de l'hôtel Rambouillet et aux prescritptions de Mme de Sablé, elle est plus sensible à la délicatesse des mets et à la magnificence de leur présentation qu'à la quantité."
Le ton est donné. Des séjours bouguignons, à Bourbilly mais surtout au château d'Epoisses chez ses amis Guitaut, aux cures endurées à Vichy, l'ouvrage tente de cerner la philosophie de notre chère marquise en matière alimentaire. Ses engouements et revirements pour les café, chocolat et thé, en fonction de l'actualité médicale de l'époque. Paradigme des moeurs raffinés de l'époque, la table de la marquise permet de décrire les pratiques alimentaires du Grand Siècle, ses théories médicales et ses panacées aussi variables qu'éphémères.
Illustré de surperbes photos d'ambiance, le livre -hélas épuisé, je sais, ce n'est pas bien de vous tenter de la sorte - offre un précieux panorama des usages de l'époque. Il se conclut par une description des services et un précieux glossaire des termes culinaires.
Mémoire gourmande de Madame de Sévigné, Jean-Yves Patte, Jacqueline Queneau, Alexandre Bailhache et Caroline Lebeau, beau livre, éditions du Chêne, 1996, 192 pp,