La dernière création de Preljocaj est ambitieuse : collaboration avec le Théâtre du Bolchoï (10 danseurs du Bolchoï participent à la chorégraphie), musique de Laurent Garnier, inspiration de l’Apocalypse de Saint Jean… la barre est très haute mais le résultat dépasse les espérances : une scénographie aux inspirations indiennes impeccable, une musique électronique envoutante ponctuée de quelques passages de Beethoven, des gestes toujours aussi précis et une émotion à son comble. Comme le dit Preljocaj, la danse « stigmatise nos rituels, révèle l’incongruité de nos postures qu’elles soient d’ordre social, religieuses ou païennes. Suivront mille ans de calme voudrait effleurer cette dérive aveugle des corps, ballottés par des idéaux et des croyances, un peu perdus entre les lignes de l’Apocalypse ». Le résultat de cette réflexion est un ballet engagé qui « dévoile » les fléaux cachés dans les recoins de nos sociétés… et après, si on s’en sort, suivront effectivement mille ans de calme… Splendide ! (note : 5/5)