Je suis allée, sur la pointe des pieds comme chaque soir, vérifier si mes petits étaient bien cachés sous leur couette. Leurs yeux doux clos, dormant à poings fermés, j'ai savouré les murmures de leur respiration paisible.
Lorsque je suis arrivée dans la chambre de notre fille, petite fille de deux ans dans son grand lit, un éclair m'a traversé l'esprit en la voyant dormir profondément: un jour, c'était ma propre mère qui était à ma place et moi j'étais cette petite endormie dans mon grand lit. C'était ma mère qui avait le coeur attendrie à ma vue. C'était moi qui avait l'air si petite, si fragile et forte à la fois. C'était moi qui était bien déterminée à tracer mon chemin dans la vie. C'était moi qui placottait de tout et de rien toute la journée. C'était moi qui demandait une dose de câlins et de douceur chaque jour. Et maintenant, c'est moi l'adulte en train de regarder dormir ma fille. Le temps passe si vite...
Et soudain, tout le stress accumulé des derniers mois par mes études, mes projets, des rénovations forcées et mon quotidien de maman m'est monté à la gorge.
Je me suis couchée et, dans le noir j'ai pleuré. J'ai pleuré sans savoir au début pourquoi je pleurais. Puis j'ai compris.
Traînant mon stress et ma fatigue comme un gros sac lourd depuis un moment, l'étendant sans m'en rendre compte sur mon entourage, j'ai fini par devenir l'ombre de la maman que je suis. Impatiente, irritable, stressée (et stressante, je n'en doute pas), n'écoutant bien des fois que d'une oreille, pensant à tout ce que j'avais à faire, je demandais fréquemment à mon chum me kidnappe en vacances loin d'ici, en amoureux. J'étais bien loin de la maman douce, joyeuse et disponible que je veux être. Trop loin.
Et hier soir, en pleurant à chaudes larmes, seule dans mon lit, j'ai pris conscience que si je me sens tellement en dehors de mes bottines en ce moment, ce n'est pas à cause des enfants. Mais bien parce que je n'étais plus disposée à être connectée avec eux. Disposée à apprendre d'eux. J'étais bien trop préoccupée par mes pensées d'adultes. Comme si ces pensées d'adultes étaient plus importantes...
Mais j'avais oublié que j'ai toujours considéré les enfants (tous les enfants) comme étant plus sages et plus intelligents que les adultes. Ça peut paraître gros ce que j'écris en ce moment mais je le crois sincèrement. Et quelque part en dedans de nous, nous le savons car nous avons tous été enfant avant de désapprendre à bien vivre la vie en devenant adulte et en accumulant les responsabilités qui viennent avec.
Est-ce que ça veut dire que je baisse les bras et lâche tout pour me consacrer uniquement à nos enfants? Non. Rien que le fait d'en prendre conscience m'a fait le plus grand bien. Déjà ce matin, ma maternité était beaucoup plus douce...
Je poursuis le beau travail que j'ai entrepris mais je vais prendre le temps de me tisser un canevas qui combine tous les rôles que j'ai à jouer pour trouver un équilibre qui rendra ma vie plus agréable ainsi que celle de ma famille. Un petite pas à la fois...Mon premier petit pas? Établir des cases horaires où je me permet de travailler à l'ordinateur. En dehors de ces cases, interdit d'approcher l'ordinateur. Même pas le droit de vérifier si j'ai reçu des courriels. Out!
Je continue de croire qu'il est possible d'être maman à la maison et d'accomplir des projets qui nous tiennent à coeur dans un bel équilibre. Ma mission est maintenant de m'amuser à trouver cet équilibre en étant, d'abord et avant tout, douce avec moi-même. Et je vais quand même planifier un petit voyage en amoureux...nous le méritons amplement! ;-) Sincèrement,
M