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Certes le début de saison du GF 38 est catastrophique. Certes la saison dernière l’était tout autant et les supporters commencent à être légitimement lassés de ces défaites, de ces contre-performances, de ces échecs à répétition. Oui, le mercato estival a été géré approximativement et la communication du club est réduite à néant quand elle n’est pas ridicule, via le site officiel. Oui le GF prend l’eau de partout et risque de plus en plus de sombrer dans les eaux tourmentés et glaciales du championnat National. L’horizon est bouché et cette descente aux enfers semble avoir un caractère inéluctable. Bien évidemment, les responsabilités de ce fiasco sont nombreuses et partagées. Celle d’Yvon Pouliquen est pour le moment moindre car l’entraîneur breton a été jusqu’à présent surtout victime de paramètres qu’il ne pouvait maîtriser (recrutement, blessures, suspensions). Mais si la situation de l’équipe n’évolue guère d’ici la fin du mois d’octobre, elle sera sans aucun doute engagée. Les joueurs, bien sûr, sont les premiers coupables des résultats négatifs obtenus sur le terrain, que ceux-ci soient la conséquence de leur maladresse ou de la maudite malchance. Les dirigeants, enfin, car ultimes décisionnaires du passé et de l’avenir du club.
A Grenoble, cette dernière catégorie est assez différente de celle des autres écuries professionnelles de l’hexagone. En effet, dans cette nébuleuse qu’est l’organigramme du GF 38, c’est le propriétaire japonais, Index, qui cristallise ainsi toute la colère et toute la rancœur d’une grande partie des supporters isérois. Des banderoles sont déployées dans le stade des Alpes (et au dehors) pour demander le départ des investisseurs nippons. « Index dégage » semble être le parfait pendant au « Puel démission » qu’on a pu entendre sur les bords du Rhône dernièrement. Et, dans les deux cas, outre le poujadisme populo-dégueulasse qui officie à chaque fois, on ne peut s’empêcher de constater le ridicule intrinsèque de cette revendication sentencieuse qui s’avère au final complètement vaine. Concernant l’exemple lyonnais, on se demande bien quel entraîneur libre, aux prétentions salariales abordables et au standing international pourrait venir remplacer le technicien actuel. Quant au problème grenoblois, il n’est pas vraiment sûr qu’un départ immédiat de l’actionnaire du club soit la réponse idéale financièrement parlant. A moins que certains souhaitent ardemment voir un clone de Jack Kachkar danser dans les vestiaires du stade des Alpes lors du prochain match…
Brice Tollemer