Magazine Culture

La carte et le territoire de Michel Houellebecq

Par Ngiroux

La carte et le territoire de Michel HouellebecqFanfare médiatique, tambours et trompettes annoncent la sortie de ce roman, le grand roman de la rentrée, une critique très élogieuse, promettant un futur Goncourt.

Un personnage dominant, Jed Martin, orphelin maternel, dès l’âge de sept ans ; sa mère, petite bourgeoise juive, s’était suicidée sans raison apparente. Son père, Jean-Pierre architecte de renom, concepteur de station balnéaire, qu’il ne voit que rarement si ce n’est qu’au traditionnel diner de Noël.  Jed, un talent artistique précoce indéniable. Un dossier intitulé Trois cents photos de quincailleries témoignant d’une surprenante maturité esthétique le fit admettre aux Beaux-arts. Une première exposition de Jed intitulé : La carte est plus intéressante que le territoire. Des agrandissements de cartes Michelin, mais choisis dans les zones géographiques les plus variées, de la haute montagne au littoral breton. Dès cette découverte, Jed est conquis : cette carte était sublime ; bouleversé, il se mit à trembler devant le présentoir.  Jamais il n’avait contemplé d’objet aussi magnifique, aussi riche d’émotions et de sens que cette carte Michelin 1/150 000 de la Creuse, Haute-Vienne. Cet immense succès fera de Jed Martin un artiste. 

 Dans une deuxième exposition, sa consécration d’artiste de renom, Jed réalisa dans un peu plus de sept ans des tableaux de la « série des métiers simples» et demande à Houellebecq d’écrire une préface pour son catalogue.  Ce dernier, auteur des Particules élémentaires, La possibilité d’une île, était un solitaire à fortes tendances misanthropiques, c’est à peine s’il adressait la parole à son chien, malgré tout, Houellebecq réalisera un texte d’une cinquantaine de pages sur le regard que Jed Martin porte sur la société. Une troisième partie, un peu plus terne, mais non sans intérêt, nous réserve une enquête policière sur la mort du célèbre auteur, assassiné, décapité, affreusement mutilé ainsi que son chien.

«Et les années, comme on dit, passèrent» 

Un roman digne d’intérêt, une habile construction, plusieurs thèmes exploités de façon très originale, ces conversations avec l’auteur et la relation père fils en sont définitivement les moments forts.  Un roman empreint de modernité, une belle surprise ce clin d’œil sur ce siècle qui débute.  Peut-être un petit peu trop français pour le cousin québécois. Quant au Goncourt ?



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Ngiroux 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines