Car il n'y a que dans les psalmodies des fauchés et des sans-grade que l'on entend encore que « si on taxe le capital, il va partir à l'étranger »... Tous ceux qui savent de quoi ils parlent et à fortiori ceux qui le détiennent savent très bien qu'il est déjà parti et que personne ne le fera revenir. L'affaire Bettencourt, avec ses comptes en Suisse, ses promesses de transferts vers d'autres paradis et ses îles fantômes en est, si besoin était, la brillante illustration. Et le copain Johnny possède toujours, comme beaucoup de célébrités françaises, une maison en Suisse, sans parler de tous ceux qui ont une résidence principale à Bruxelles ou à Luxembourg...
Témoin la petite moisson de revendications que j'ai récoltée en participant, samedi, à la manif de Paris.
Les classes moyennes n'y arrivent plus. Sans elle, aucun capitalisme n'existerait, aucun actionnaire ne toucherait le moindre dividende. Le rabotage des niches fiscales concerne moins du quart de ce qu'il pourrait rapporter si on affûtait le rabot, et aucune des exonérations de charges faites aux entreprises n'a été touchée. ( Voir excellent article du Canard Enchaîné de cette semaine sur le sujet). On s'est contenté de tailler dans les petites économies de chauffage que les particuliers pourraient faire en isolant leur maison, le remboursement des médicaments et des soins à domicile et quelques autres points de détails qui affectent les petits porte-monnaies et ménagent les gros.
Fâchons-nous.