Sheridan Le Fanu
Le Livre de Poche
Traduction de Jacques Papy
Préface et filmographie de François Rivière
Paru en Août 2004
123 pages
Quatrième de couverture: Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive. Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne.Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla... Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais " par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain ". Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang !
A propos de l'auteur: Maître du récit de fantômes et de vampires, dans la tradition romantique du roman noir, l'Irlandais Sheridan Le Fanu (1814-1873) est l'un des pionniers du roman de mystère anglais. Carmilla (1872), texte fondateur du récit de vampires, annonce le Dracula (1897) de Bram Stoker.
La lecture de Carmilla m'a séduite au plus haut point. Très proche du Dracula de Bram Stoker, Carmilla fut écrit par l'écossais Sheridan Le Fanu, et l'on sent que Bram Stoker s'est largement inspiré de son prédécesseur. Carmilla est une jeune femme énigmatique, charismatique, à l'allure svelte et flottante, aux sautes d'humeur déroutantes pour son entourage. Recueillie par le père de notre héroïne, elle reste très secrète et ne dévoile pas ses origines familiales, créant parfois un climat de suspicion qui n'aura d'issue que dans la fin du roman. Laura est en proie à la solitude dans son château de Styrie, aussi l'arrivée impromptue de Carmilla réjouit la jeune femme. Mais Carmilla est mystérieuse, inaccessible, étrangement pâle, et ne se lève pas avant le début de l'après-midi...
Carmilla est un roman très court mais qui exerce son emprise sur le lecteur. Roman de mystère aux accents fortement gothiques, l'ambiance est sombre, noire, angoissante. Alors que Laura semble entrer dans une torpeur, une sorte de lente agonie qui la vide de toutes ses forces, Carmilla semble au contraire de plus en plus éclatante, revigorée, comme si elle se nourrissait du mal de Laura ou comme si elle en était la cause. La relation des deux femmes, la victime et la prédatrice est aussi fascinante : entre complicité et répulsion, Laura est troublée mais attirée par Carmilla. On retrouve l'essence même du vampirisme à savoir le goût pour le sang, l'attrait exercé sur sa proie et le côté très sensuel, voire romantique de cette relation. Un bon roman sur les vampires, un classique qui à mon avis devrait être lu avant le Dracula de Bram Stoker car même si j'ai aimé Carmilla, je n'ai pas été surprise par l'intrigue.
Lu dans le cadre du Challenge Spécial Halloween organisé par Lou et Hilde