Froid de cryogénisation
Publié le 17 octobre 2010 par Irene
Il fait un froid à cryogéniser les morts. J'ai quatre couches de laine et j'ai renoué hier avec les mitaines. A se demander si le gouvernement n'est pas en cheville avec la météo pour limiter les manifs. Hier, pendant la balade à Vouvray avec les filles, le vent était cinglant. On a fini par boire un thé à L'Instant ciné. Mais revenons à la cryogénisation. J'ai lu un article édifiant là-dessus dans Courrier International. Il existe une société, en Russie, KryoRus, la seule, du reste, sur notre bon vieux continent eurasiatique, qui propose de congeler les défunts jusqu'en 2050, des fois que, d'ici là, on arriverait à decongéler et réanimer un patient. Ces doux rêveurs s'appuient sur le principe que les processus chimiques et biologiques, y compris la décomposition, s’arrêtent aux ultra-basses températures. Ils considèrent qu'à moyen terme, les progrès technologiques (nanotechnologies notamment, culture d'organes ou modélisation du cerveau) permettront de réparer tous les dommages de l’organisme humain congelé, y compris les causes de sa mort (vieillissement dû à une retraite tardive, stress au travail, cirrhose du foie… par exemple !). Rien que d'y penser, ça me donne une pêche d'enfer en cette période de marasme social. Si ça continue, je vais passer un coup de fil à KrioRus pour qu'ils me calent douillettement dans un conteneur de glace, morte ou vive. Bien fraîche comme une bouteille de X Noir, j'attendrai tranquillement mon heure, peinarde et bien au froid, à l'abri des turpitudes d'un monde où je ne retrouve pas mes poussins. Je vous donne les prix parce que si je vous parraine, j'aurai une ristourne (même pas vrai) : 10 000 $ pour la cryoconservation illimitée de la tête ou du cerveau (on se débrouillera pour vous trouver un corps quand vous décongèlerez !) ou 30 000 $ pour le corps entier (c'est cher, mais tout de même plus pratique). Si la réforme est maintenue, autant casser votre PERP pour vous offrir un bel avenir dans l'azote liquide. Surtout que plus on est de fous, plus on refroidit.
La Loire, samedi, près de Rivarennes, au coucher du soleil. Si le fleuve décide de geler aussi, ça s'appelle une embâcle. Je rêve d'en voir une. J'ai une vieille photo de ma grand-tante qui en montre des blocs de glace dans l'estuaire, près d'Indret, dans les années 1950. Apparemment, ça ne s'est pas produit depuis 1985.