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Max | Histoire du fleuve

Publié le 18 octobre 2010 par Aragon

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C'était en une après-midi venteuse où de folles bourrasques dansaient des quadrilles d'antan sur les crêtes boueuses. C'était tout près de l'estuaire.

Si la mémoire du fleuve est grande, plus vaste que le monde, son eau reste toujours, éternellement, étonnamment, jeune. Elle digérait, à mes pieds. Elle n'achevait pas depuis  plus de trois cents ans, de savourer la barque inscrite sous mes yeux dans la mémoire de sa boue, d'en sucer tous ses os, de se curer ses dents de lait sur les morceaux tragiques qui subsistaient, qui dépassaient de ces tendres vases douceâtres, presque marines, déposées aux rives du grand fleuve. C'était les restants pitoyables d'une gabarre dévorée par Gironde

Un ponton s'arrêtait là où nul ne pouvait plus aller. C'était très bien ainsi, c'était parfait pour moi, je m'y suis dirigé. Et l'eau m'a alors raconté toute son histoire.

© photo Max Capdeville


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