e-loue, remède contre la loose … 7e démonstration !

Là, ça ne va plus … plus du tout, même. Nous sommes bien gentils, mais parfois, il nous faut nous révolter (quoi de mieux que cette période de mouvements sociaux pour taper du poing, n’est-ce pas ?! ^^).

Cela fait plusieurs mois que l’on vous assure, mieux, que l’on vous prouve que la location est non seulement un mode de consommation alternatif qui fait du bien au pouvoir d’achat, mais qu’en plus il fait du bien à la planète … et bien, non, certains ne l’ont pas encore compris, pire, certains s’en moquent. Ce week-end, alors que nous étions aux Bahamas (nous avons fait l’aller-retour entre samedi et dimanche … si, c’est possible ! … bon, d’accord ! S’il-vous-plait, faites comme si vous y aviez cru), en déambulant sur le sable chaud, nous nous sommes rendus compte … du pire !

C’est une octogénaire en bikini … pardon, en micro bikini qui s’amusait à déambuler ça et là, en allant taper dans le dos d’inconnus assez horrifiés par cette exhibition inattendue, qui a attiré notre regard. Par curiosité, nous sommes allé la questionner sur son goût prononcé - et particulier - pour la mode. Elle nous a alors expliqué qu’elle fait partie du CPLAAOETPPLPESH … nous non plus, nous ne connaissions pas. Il s’agit du “Club Pour L’Achat A Outrance Et Tant Pis Pour La Planète Et Ses Habitants” (d’où l’acronyme CPLAAOETPPLPES). Le crédo de ce club très très privé ? Acheter IMPERATIVEMENT un nouvel objet par heure, et se débarrasser de celui acheté l’heure précédente (oui, oui, nous aussi ça nous a beaucoup surpris).

Voici une retranscription des propos qu’elle nous a tenu :

(accent américain à couper au couteau) ” Vous voyez, par exemple, mon microkini qui fait que tout le monde regarde ailleurs quand je passe … et bien, c’est en partie à cause du CPLAAOETPPLPESH que j’ai été contrainte de l’acheter. Voyez-vous, il y a quelques heures à peine, j’étais à plusieurs kilomètres de cette plage. J’ai regardé ma montre et me suis rendu compte qu’il ne me restait que quelques secondes à peine pour acheter un objet, conformément à nos codes. Je me suis donc empressée d’entrer dans la première boutique que j’ai croisé … et qui s’est avéré être un concessionnaire automobile. Ni une ni deux, j’ai acheté une voiture. J’ai roulé pendant une bonne cinquantaine de minutes sans me poser la question de savoir où j’allais, puis, à nouveau, me suis aperçue qu’il ne me restait plus beaucoup de temps pour passer au prochain achat. J’ai planté la voiture dans le décor, littéralement, pour n’en laisser aucune trace ou presque (là encore, ce sont nos codes qui nous dictent d’agir ainsi), puis me suis enfuie chercher quelque chose à acquérir. Une fois encore, je suis entrée dans le premier magasin à proximité … une échoppe de plage appelée “le mauvais goût”. Quelques secondes restantes seulement, j’ai dû me dépêcher … la vendeuse m’a tendu ce microkini, et voila pourquoi je le porte désormais. Comment ? Non, je n’ai pas honte ! Nous, les membres du CPLAAOETPPLPESH, nous n’avons que faire du regard des autres, nous aimons notre style de vie plus que tout. Regardez, là, en ce moment, je me ballade sur une plage. Je suis incapable de vous dire où je me trouverai ni ce que je ferai dans quelques heures, c’est tellement excitant !”.

Nous lui avons rétorqué que ce mode de vie est tout sauf responsable ! Qu’en plus de favoriser la surconsommation, il était dangereux pour tout être vivant se trouvant autour d’elle (planter une voiture pour s’en débarrasser … nous vous laissons imaginer le jour où elle prend le train !), que ce soit directement ou indirectement. Elle a ri, à gorge déployée qui plus est. “Mais, je n’ai que faire des gens autour de moi, voyons ! Ce qui compte, c’est mon propre amusement, et tant pis, voir tant mieux, si c’est au détriment des autres.”. Nous lui avons expliqué que la location pourrait, dans une certaine mesure, lui permettre d’accéder à l’utilisation d’objets, objets qu’elle n’aurait pas à garder mais à rendre à leur propriétaire. “Au CPLAAOETPPLPESH, nous pensons que la location ne met pas assez en avant l’argent dépensé inutilement, ni même le gâchis, c’est à dire ce pour quoi nous avons créé notre rassemblement.” Dépités, nous avons compris que nous ne pourrions la convertir à notre cause … le besoin de consommer inutilement était bien trop ancré en elle !

Juste avant que nous ne partions plus loin sur cette plage, nous avons entendu une série de biiiip. Nous nous sommes retournés et avons constaté que l’octogénaire s’empressait d’acheter une paire de lunettes de soleil à un marchand ambulant, en regardant frénétiquement sa montre d’où émanait l’alarme stridente … ce n’est que trop tard que nous nous sommes souvenus que, d’après les mœurs du CPLAAOETPPLPESH, tout objet nouvellement acquis entraîne le débarras de l’ancien … c’est à dire, le microkini … nous ne sommes pas les seuls à avoir hurlé … il y aura eu un avant, et un après cet instant fatidique …

Depuis, nous avons pris la décision de partir en croisade contre le CPLAAOETPPLPESH, et contre l’achat inutile en général !