Dans la série samedi soir + ciné + merci maman ;), je demande le film d’hier. Vous l’aurez deviné, comme vous n’êtes pas bête et un minimum observateur, hier, c’est April Snow que nous sommes allés voir, film coréen d’un cinéaste coréen dont j’ai oublié le nom mais dont je sais qu’il a réalisé Locataires, son précédent film (que je n’ai pas vu) a l’affiche particulièrement jolie.
April Snow, pour résumer brièvement, c’est l’histoire d’un jeune homme et d’une jeune femme (oui, bah, désolé, mais comme ils avaient tous des noms coréens difficiles à retenir, je ne m’en souviens pas ! >_<) qui se rencontrent dans de délicates circonstances, à l’hôpital. En fait, il se trouve que leurs conjoints respectifs se trouvaient tous les deux dans la même voiture et qu’ils ont eu un accident. Ils se trouvent alors dans le coma, et les deux conjoints, les deux personnages principaux du films, seront donc « obligés » de se croiser, de se côtoyer, voire même de se parler, par moment (mais pas trop quand même, malheureux !). Evidemment, on s’en doute, une histoire d’amour est alors en route…
La première chose qu’on peut dire à propos d’April Snow c’est que c’est bien filmé. Là-dessus, rien à redire. Le réalisateur s’attarde à capturer des moments (qui frôlent parfois l’instant), dans un style dépouillé et sobre mais qu’il parvient à garder esthétique. On retrouve alors de nombreuses scènes intelligemment filmées, qui jouent souvent sur la dualité des personnages, sur les reflets ou sur des jeux de regards et de silence.
Car le « problème » majeur de ce film, c’est que c’est très lent et très dépouillé. Ce n’est pas que ça me dérange habituellement (j’ai beaucoup aimé In the mood for love par exemple), mais j’ai eu l’impression que le concept était poussé à l’extrême dans ce film là. Il y a un certain nombre de scènes, par exemple, dont on va jusqu’à douter de leur intérêt. Certaines scènes sont tout à fait dispensables, en effet, si bien qu’on se demande à quoi elles servent. Mais en fait je me trompe, le problème majeur du film, ce n’est pas ça. Le problème majeur du film, c’est qu’il n’y a pas vraiment de personnages. Ce que j’aime, dans un film, c’est éprouver quelque chose pour les personnages, or ici, il n’y a rien à éprouver. Il s’agit d’une sorte de spectacle froid et inexpressif où les deux personnages sont à chaque fois plus inerte que lors de la scène précédente. Ils ne parlent pas, ils ne pensent pas, ils ne ressentent pas et ils n’expriment pas. Il n’y a aucun échange avec le spectateur, et c’est ça, surtout, qui m’a dérangé.
De la même façon, ce couple de personnages principaux est un couple fantomatique (on le voit notamment lors des plans qui impliquent des reflets, des miroirs ou des échangent à sens unique). C’est une relation froide et « par défaut », où l’être aimé est en fait un double de soi-même, un personnage « qui reste », contrairement aux deux conjoints dans le comas.
Enfin, tout ça pour dire que je n’ai pas vraiment été convaincu par ce film, que je qualifierai simplement de « moyen ». A voir si on aime ce genre de film, mais certainement pas si on a peur de s’ennuyer…