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Week-end prolongé

Publié le 03 mai 2006 par Menear

Parce que des fois, il faut bien faire comme tout le monde, Félicia et moi, on avait décidé de partir quelques jours, « un de ces quatre ». Quoi de mieux qu’un week-end prolongé pour concrétiser ? Quoi de mieux que ce week-end, celui qui vient de se terminer ? On est donc partis, on a passé le week-end du premier mai ensemble.

On a pas trop discuté sur la destination. Il fallait que ce soit « sympa, pas trop cher, pas trop loin, pas trop moche, pas trop chiant ». On en est arrivé à Arcachon. C’est sympa, pas trop cher, pas trop moche et pas trop chiant. C’est donc parfait. On s’est décidé un peu rapidement, parce que toute cette histoire de voyage a un peu été prise sur un coup de tête, jeudi soir. Il faut dire que depuis l’incident « non exclusivité », je m’étais mis en tête qu’il ne s’agissait que d’une histoire « à la con ». Pas sérieuse. Juste pour s’amuser. Juste pour le cul. Et voilà qu’elle me propose cette histoire de voyage. Enfin, non, pas de voyage : de « week-end prolongé ». C’est différent. Partir en week-end ensemble, même si ce n’est pas encore grand-chose, c’est quand même pas trop mal. C’est signe que notre relation évolue. Moi, je suis preneur. D’autant plus que j’avais très envie de passer ce week-end de trois jours avec elle. On a donc tout organisé à la va vite, n’importe comment, payant certainement plus cher qu’on aurait dû, mais au final on s’en tape. C’était génial.

Samedi
On part vers neuf heures du mat. On a tout plus ou moins préparé la veille et Félicia est resté dormir chez moi avec ses affaires. C’était plus pratique. On part vers neuf heures du mat avec ma bagnole. C’est moi qui conduis. Pas la peine d’aller vite, pas la peine de se presser bêtement. Notre chambre est réservée pour le soir, ce qui veut dire qu’on va devoir passer le temps jusque là. Pas de problème. La journée est sympa, il fait beau, Félicia me raconte des histoires délirantes de clients qui foutent la trouille en rigolant, on écoute des CDs qu’elle a apportés. Le voyage est sympa. On arrive sur Arcachon à temps pour manger. On se fait un petit resto qu’on choisit plus ou moins au piffe. La bouffe est sympa sans plus, mais à la limite on s’en fout. C’est la première fois qu’on mange au resto tous les deux et ni elle ni moi ne s’en rend compte tout de suite. C’est marrant, un peu naïf, de le réaliser et de se regarder mutuellement avec un peu de gêne et d’amusement. On se ballade dans Arcachon histoire de passer le temps. On boit un verre dans un bar. On va s’asseoir sur la plage et on regarde la mer. Quel cliché. On s’embrasse. Double cliché. Tant pis. En fin d’aprem, on se rend à notre merveilleux hôtel « Maeva Orion » grâce auquel nous avons eu des réductions de dernières minutes (merci aux réservations sur le net !). La chambre est petite, mais ce n’est pas vraiment important. Un grand lit, une douche, une télé. On aurait même pu se passer de télé. Je prends une douche car il a fait chaud toute la journée et on va manger un morceau. Quand on revient, Félicia me fait un massage merveilleux. Je l’entends râler sur le fait que « c’est pas juste, c’est toujours à moi de faire des massages, mais à moi, on m’en fait jamais ! ». Je lui fais son massage. Elle râle encore un peu, sans doute parce que je ne sais pas bien m’y prendre et qu’elle a raison, mais ce n’est pas important. Elle me dit qu’elle râle surtout pour le plaisir de râler. Je ne sais plus exactement comment se sont enchaînés les évènements après ça mais on s’est retrouvés à poil tous les deux. Et on est restés à poil toute la soirée. Et toute la nuit. C’est ça, tout l’intérêt d’un week-end prolongé au début d’une relation, ça tient en un mot : sexe.

Dimanche
Grasse mat’. On ne fait rien d’autre sinon rester au lit, toujours à poil. Parce qu’il fait chaud, parce que c’est bien, parce que c’est le début et que, mine de rien, on est encore un peu jeune. On hésite un peu, on ne sait pas trop quoi faire pour la journée. Et comme on ne sait pas, et bien on décide de ne rien faire du tout. Ou plutôt, non, on décide de rester dans la chambre. Ce qui n’est pas du tout la même chose. On décide aussi de ne pas s’habiller. Parce que c’est mieux comme ça. Une fois la fin de la journée arrivée (ça passe vite ces saloperies) et avant qu’on s’en rende compte, on est déjà crevés. Mais crevés dans le bon sens du terme. On sort quand même de la chambre le soir venu. Il fait frais, il fait calme, il fait bon. On se ballade un peu partout mais on décide de s’arrêter sur la plage. On reste comme ça longtemps, à regarder la mer qui est déjà bien loin. Le sable est froid mais c’est sympa de le sentir entre ses doigts de pied. Si on avait pas baisé comme ça toute la journée, et s’il n’y avait pas quelques touristes qui avaient eu la même idée que nous (venir sur la plage), on aurait pu remettre ça sans réfléchir, comme ça, sur le sable froid, avec la mer au loin. Cliché ? Pfff… Rien à foutre.

Lundi
On doit avoir libérer la chambre en début d’aprem maximum. C’est ce qu’on fait. Ca ne nous a pas empêché de prendre une douche ensemble dans la petite cabine de douche de la chambre. On passe le reste de la journée à déambuler sans réfléchir, à se raconter un peu n’importe quoi. On s’arrête quelque part et on mange n’importe quoi, n’importe comment. Des glaces. Puis des frites. Puis une autre glace encore. Et puis on va aussi boire un verre sur une terrasse bondée. C’est lundi, et on est à Arcachon, à rien faire d’autre que boire un verre au milieu de tous ceux qui ont eu la même idée que nous. Je me dis que ça aurait pu être pareil à Bordeaux, mais je sais que c’est pas vrai. Je sais que cette officialisation de notre couple me fait plaisir. Je sais que partir en week-end ensemble, ça veut dire quelque chose. Aussi naïf que cela puisse paraître. Car ça aura surtout été un week-end de cul. Tant mieux, je me dis, comme ça je réunis deux bonnes choses en une seule. On reprend la voiture vers sept heures du soir, je crois. Il y a un peu de monde sur la route, alors on met plus de temps qu’à l’allé. Peu importe. J’ai passé un super week-end. Je le dis à Félicia, qui me répond « moi aussi » en souriant. Ca me fait plaisir. Ca me fait très plaisir. Même si, dans un coin de ma tête, je me dis que cette histoire de « non exclusivité » veut peut être dire qu’elle fera la même chose le week-end prochain avec un autre. Je me retiens de ne pas en parler, de ne pas y penser. On verra plus tard. Il faut que je me contente d’être content pour ce week-end là, ce sera déjà pas mal…

Félicia avait l’air heureuse, elle aussi, et ça me fait très plaisir. J’espère qu’on remettra ça un jour, bientôt, pour ailleurs ou pour le même endroit. Du moment que je peux passer du temps avec elle… Car je l’aime bien, Félicia, j’aime beaucoup être avec elle… On verra si ça débouche sur quelque chose de solide… On en est pas encore là…

Toujours est-il que ça a été bien dur de se remettre au boulot hier et aujourd’hui. Le décalage avec ce week-end a du mal à passer…


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