Samedi soir aura été le premier soir où je me serais servi de cette historie de « non-exclusivité » entre Félicia et moi (voire les précédents billets, pour ceux qui ne suivraient pas). Non pas que je l’aie prévu, bien évidemment, c’est arrivé comme ça, sans que je m’y attende, même si je n’ai pas non plus cherché à repousser l’opportunité qui s’est présentée à moi. Je ne sais d’ailleurs plus trop quoi en penser à l’heure actuelle, avec le recul… Je ne sais pas si cette histoire m’ennuie ou si je peux me permettre de faire comme si de rien était. Après tout, ce n’est pas moi qui en est eu l’idée de ce pacte de non-exclusivité, donc j’imagine que je n’ai pas grand-chose à me reprocher… Je ne sais pas…
Ca s’est en fait passé chez Bruno. Il nous avait invité, Félicia et moi, à le rejoindre chez lui dans la soirée, histoire de se faire une bouffe plus ou moins improvisée. Il m’a prévenu le matin pour le soir, et Félicia n’était pas libre. J’ai envisagé de ne pas y aller mais Félicia a insisté pour que j’y aille. Je ne dis pas que c’est elle qui m’a lancé là-dedans, bien entendu, c’est juste ce qui s’est passé. Au repas en question (assez sympa, il faut bien le dire, même si Bruno n’est pas un excellent cuistot), il y avait également deux collègues de Bruno et trois de ses voisins dans l’immeuble, apparemment invités de dernière minute. Et parmi ces voisins, il y avait Siam, une très belle fille d’environ vingt-cinq ans à première vue un peu timide. Le hasard voulait que je me trouve à côté d’elle pendant le repas, elle-même se trouvant entre moi et Bruno.
Je ne me rappelle plus très bien de quoi on a parlé pendant le repas ; la discussion partait un peu dans tous les sens et tout le monde parlait un peu de ce dont il avait envie de parler. Mais j’en ai appris un petit peu sur Siam, qui m’a dit qu’elle préparait un concours de je-ne-sais plus très bien quoi, peut être un concours de la fonction publique… J’ai un peu bu mais pas trop, elle n’a rien bu du tout et on a finit par sympathisé, c'est-à-dire qu’elle daignait sourire à mes blagues et que j’écoutais les anecdotes qu’elle me disait. Je ne pensais pas que ça irait bien plus loin. La soirée s’est terminée aux alentours d’une heure et comme l’appart de Siam était dans le même immeuble que celui de Bruno, c’est assez naturellement que je me suis laissé inviter.
On est resté à discuter une petite heure chez elle, à boire du thé spécialement préparé par elle-même (je ne suis pas trop fan de thé, mais je ne voulais pas le décevoir). Et puis, je ne sais plus très bien comment les choses se sont enchaînées, mais on s’est retrouvés à s’embrasser tous les deux. Elle m’avait dit un peu plus tôt qu’elle sortait d’une relation un peu délicate, j’imagine donc qu’elle ne cherchait rien d’autre que quelque chose de simplement physique. Je dois avouer que sur le moment, ça m’allait totalement. On a donc fait l’amour chez elle, quelque part dans son salon, à moitié sur son canapé et à moitié par terre, pour finir dans son lit.
Le lendemain, elle m’a gentiment fait comprendre que je pouvais lui laisser mon numéro, mais qu’elle ne promettait pas de m’appeler pour autant. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, que je comprenais, que je ne cherchais rien de plus, moi non plus. Je ne lui ai pas dit que j’étais avec quelqu’un depuis plusieurs mois, sans doute par peur d’être mal jugé, ou quelque chose comme ça. On s’est quittés sur le pallier de sa porte et je suis rentré chez moi le dimanche matin. Je me rappelle avoir été discret en sortant de l’immeuble, par peur de tomber sur Bruno en fait. Je ne l’ai pas croisé. Je ne l’ai pas encore dit à Félicia. Je sais pourtant qu’elle s’en moquerait. C’est d’ailleurs peut être ça qui m’angoisse…