Depuis quelques jours, j’ai commencé la phase « relecture & corrections » le roman qui m’intéresse en ce moment, c'est-à-dire, et si vous avez un minimum suivi mes derniers billets du journal de bord vous le saurez, c'est-à-dire « Coup de tête », commencé en mars/avril, terminé début juillet, enfin, quand je dis terminé, je veux dire que la première version a été terminée, mais qu’il n’est pas encore achevé, je sais que c’est une phrase longue, soit dit en passant, mais suivons un peu le cours de mes pensées, pourquoi pas ?
Des relectures, donc. Et des corrections. C’est une phase que je ne maîtrise pas, évidemment, parce que je m’imagine bien que c’est difficile de maîtriser ce genre de phase, surtout quand on est jeune, comme moi car, oui, c’est vrai, je suis jeune. Cette phase a toujours été, comment pourrais-je dire, pénible pour moi. Ou alors déprimante, puisque c’est dans cette phase-là qu’on se rend compte qu’en fait, tout ce qu’on a écrit n’est pas bien, non, bien au contraire. Jusque là, donc, pour mes écrits précédents, je me contentais de quelques relectures, de quelques corrections, de situer les quelques passages que je ne supportais pas et de les remplacer par des passages que je tolérais. Au final, ça donne une version finie moyenne, inégale et irrégulière (voire incohérente), c'est-à-dire que ça donne mon seul (à ce jour) roman terminé, j’ai nommé « Point d’interrogations » (j’en ai déjà parlé dans le Journal de bord, également).
Comme cette technique (celle que je viens d’expliquer) ne fonctionne pas, j’ai décidé d’essayer autre chose pour « Coup de tête ». Déjà, première nouveauté, j’ai tout tiré sur papier dès la première version. Afin de corriger à la main sur le papier en lui-même, ou sur des feuilles séparées si je n’ai pas la place. Mine de rien, c’est nettement plus utile que de faire des corrections directement sur un traitement de texte qui, même si je garde chaque enregistrement de chaque page séparément (ce n’est pas exactement ça, mais peu importe), ne me laisse aucune visibilité sur ce que j’ai fait, enlevé, barré, rajouté, modifié par rapport à la version originelle, le sacro saint premier jet. Je corrige donc à la main, disais-je, c'est-à-dire que je souligne, je barre, j’entoure, je fais des signes bizarres, des annotations dignes de corrections de copies, je corrige les fautes d’orthographe (toujours les mêmes), et ainsi de suite. Le truc, je me suis dit, c’est de ne rien laisser qui me heurte. Chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe qui ne me laisserait ne serait-ce qu’une légère mauvaise impression est remis en question. Histoire d’être un minimum exigeant. Histoire d’être juste. Histoire, aussi, d’écrire ce que je voulais écrire et que tout soit bien conforme à ce que doit être mon récit, enfin, je dis le mien, c’est aussi celui de mon narrateur. A long terme, je sais que c’est démarche est impossible, voire invivable, car je suis bien conscient que, quoiqu’il arrive, je ne serais jamais satisfait à 100% de ce que j’ai pu faire. Ca, je le sais très bien, je ne suis pas naïf. Mais je veux m’en rapprocher. De ce 100%. Ne pas l’atteindre, car je ne peux pas, mais m’en rapprocher le plus possible, histoire d’avoir, au final, le roman qui sera le plus susceptible de me plaire et donc, par conséquent, d’être réussi. C’est tout ce que je souhaite même si, je le sais bien, c’est déjà beaucoup. Très beaucoup.
Je fais donc ça depuis quelques jours, même si ça me gonfle, même si c’est fatigant, énervant, irritant, pénible. Même si tout ça. Tant pis. Il faut le faire. Sinon, je n’arriverai jamais à rien. J’en suis environ à la moitié, aujourd’hui, sachant que pour l’instant, je me contente de repérer les anomalies, la phase réécriture n’arrivant que plus tard, je ne sais pas encore quand. Certaines pages sont donc intégralement barrées, d’autres laissées telles qu’elles, d’autre encore sont complètement barbouillées de partout. Ce matin, mon feutre noir, celui qui me sert à barrer les passages vraiment très mauvais, m’a même lâché. Il était quasiment neuf. J’avoue que ça fout un petit coup au moral, mais ce n’est pas grave. Il faut le faire. Pour info, ma deuxième partie (d’un roman qui en compte cinq, réparties sur cent trente pages), est presque intégralement à revoir, à réécrire, voire parfois à repenser. C’est frustrant. C’est pénible. C’est insupportable, aussi. Mais il faut le faire.
Pendant ce temps, j’essaie aussi de continuer à écrire d’autres choses, histoire de ne pas me faire miner par ces incessants constats de non perfection. Résultat, j’écris trois choses complètement différentes en même temps dont, j’en suis sûr, par une seule ne sera terminée… Bon, allez, peut être une sur trois.