Ce n'est pas grand chose, en fait, « la chance » et quand on y pense, c'est même assez abstrait. Peut être même que ça n'existe pas... Mais bon, il y a des jours, des jours comme aujourd'hui, où on se demande... Chanceux ? Malchanceux ?
Malchanceux : Même si je me rendors instantanément après la sonnerie de mon réveil, je ne dors pas assez longtemps pour faire une croix sur mes deux dernières heures de cours avant les vacances. Résigné, je me lève quand même, rempli de ce qu'on appelle « l'impératif catégorique » même si ça n'existe pas.
Chanceux : Je pars à la bourre, j'ai oublié qu'on était en période de vacances et que donc, par conséquent, les tram se faisaient plus rare que d'habitude. Il n'empêche, j'arrive à mon arrêt au même moment où mon tram pointe le bout de son pare-choque.
Malchanceux : Arrivé à la fac avec juste ce qu'il faut d'avance pour ne pas être en retard, je croise quelques uns de mes « charmants camarades » à contre-sens. Bizarre. Un coup d'oeil sur le tableau me permet de constater que la prof d'Histoire de la Langue est absente aujourd'hui... et hier. J'aurai pu le savoir à l'avance si je m'étais donné la peine de regarder ce maudit tableau hier. Tant pis. '' Chanceux'' : Heureusement, je ne suis pas le seul à être venu pour rien, c'est le cas d'à peu près tous mes amis. On décide donc d'aller glander au Voltaire, le bar d'à côté. Avec Elise, on torche le plan d'un exposé sur Marot qu'on devait finir de préparer. Youpi, on est en vacances avec quelques heures d'avance !
Malchanceux : Depuis mon inscription, je bénéficie d'un « carnet culture », qui me donne droit à 20€ de bons d'achats dans plusieurs librairies de la ville. Problème : depuis plusieurs semaines que j'essaie de les écouler, je n'arrive pas à trouver quelque chose (livre, CD, DVD...) digne d'être acheté. Hier, j'ai passé une heure à Forum pour rien... Comme je n'ai rien à faire, je décide de renouveler l'expérience. Je passe de la Fnac, à Gibert, à la Librairie de Paris... Rien. C'en est déprimant. Il n'y a rien qui me fasse envie dans ces magasins-là... J'en tente une dernière (de librairie), à savoir le Quartier Latin (librairie intello de Sainté, on va dire)...
Chanceux : Une bonne demie-heure plus tard à fouiller à droite à gauche, je trouve enfin mon bonheur. Il s'agit de Clara et la pénombre de Carlos Somoza (un de mes bouquins achetés au piffe, la couverture et le résumé m'ont bien intrigués) et du premier volume des Oeuvres Romanesques de Huysmans (Collection Bouquins), auteur que je n'ai jamais lu mais qui m'a toujours intrigué (c'était lui ou Gautier, tant pis pour Gautier, ce sera pour une autre fois). Une fois à la caisse, je montre mon « Carnet Culture ». Il est composé de 20€ de bons d'achats « culture » (librairie, disquaire...) et 12€ de bons d'achats pour des spectacles. La vendeuse me prend tous mes coupons, soit 32€. J'ai beau lui balbutier que il n'y a « que les coupons blancs qu'il faut prendre », elle ne m'entend pas. Tant pis. Tant mieux. J'économise 12€ de ma poche. Et je repars avec mes deux bouquins en souriant.
Finalement, la journée a plutôt bien commencée dans l'ensemble. Si je ne devais pas dès demain plancher sur mon exposé sur Marot (« La poésie amoureuse dans l'Adolescence Clémentine) je jurerai que ces vacances s'annoncent bien.