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La question de la fiction dans Moon Palace

Publié le 22 septembre 2007 par Menear
Vous ne me verrez pas souvent mettre en ligne ici des extraits de mes productions purement scolaires de divers travaux que j'ai eu à rendre durant mon "parcours universitaire". Je ferai pourtant une exception avec celui-là : il s'agit de mon unique travail libre que j'ai pu rendre durant mes cours de fac : un "mini-mémoire" que j'ai pu orienter grosso modo comme je le voulais (j'en ai aussi commis un sur Barthes mais celui-là je ne vous l'imposerai pas !), sur le livre que je souhaitais et sur un thème choisi par mes soins. J'ai choisi Auster : Moon Palace et j'ai choisi de m'intéresser à la "question de la fiction" (vaste problème). Le mini-mémoire en question est assez bref : une quinzaine de pages (grosse police, et encore, il a fallu que je gruge avec les restrictrictions formelles pour en arriver là !), de la taille, j'imagine, de ce qu'on peut appeler un "article".
A la base, je ne souhaitais pas le mettre en ligne ici, jugeant que ce n'était pas vraiment sa place. C'est pourquoi je l'avais proposé, en juin dernier, à l'Austerblog qui avait accepté de le prendre. Et puis, entre temps, l'Austerblog est tombé dans une curieuse phase de léthargie non actualisée, du coup, je le publie ici. Le texte est au format PDF, non pas que j'apprécie personnellement le format, mais pour respecter la forme paginée du mini-mémoire et donc permettre l'échelonnement des notes de bas de pages. C'est sans doute plus pratique et plus lisible qu'une simple page html et en plus ça m'évite d'avoir à le remettre en page...
Bref, voilà donc le mini-mémoire en question avec, pour les indécis et les moteurs de recherche, l'introduction recopiée ci-dessous... Pour lire mon article de base sur le livre, c'est ici, et pour lire le livre, c'est là.

S'illustrant surtout dès la fin du XXe siècle, Paul Auster semble suivre une tradition postmoderne américaine, se manifestant avant tout comme l'écrivain des contingences et du hasard, s'interrogeant toujours dans ses romans dans la relation que l'on peut entretenir avec le réel, et la place de la fiction dans le monde. Moon Palace1, « premier roman, mais écrit plus tard2 », fait figure d'oeuvre centrale dans la progression d'Auster, car c'est sans doute celui qui interroge le plus pertinemment la question de l'imbrication réel/irréel. Ce roman qui, a priori, semble s'ancrer dans la plus pure tradition littéraire (tradition américaine d'abord et tradition du roman d'initiation, ensuite) développe finalement une fiction à la double réverbération : on y découvre l'évocation d'intrigues entrelacées et l'émergence d'un discours parallèle sous-jacent qui tient plus de la méta-littérature. Mais surtout, Moon Palace redéfinit le rapport à entretenir avec la fiction, celle-ci étant à la fois déconstruite et autonome. La déconstruction s'opère à travers l'usage d'une « stratégie d'anachronie3 » alors que le roman refuse d'entrée le clivage réalité/fiction et instaure un espace textuel nouveau où la question de l'imagination, du personnage et de la création artistique se trouvent au centre, d'où son caractère autonome.
Moon Palace permet ainsi de renouveler le rapport à la fiction : elle est à la fois désamorcée, déformée, parodiée tout en instaurant sa logique propre, devenant permanente, car tout est fiction dans Moon Palace.
Cette lecture est en partie permise par deux lignes directrices structurantes dans ce roman : Moon Palace semble tout d'abord l'expression d'un « anti-roman d'initiation » alors que, une fois dépassée tout rapport au problème de la quête, la fiction elle-même, semble devenir consciente de son état et s'instaure comme puissance génératrice.

Lire le mini-mémoire "La question de la fiction
dans Moon Palace" (au format PDF)


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