Résumé des épisodes précédents :
Arto Pizzetti est finalement allé au bout de ses hypothèses dans son enquête du meurtre de Paul Blanchet : il a gagné le Groënland, dans le but d'interroger Luca Pacioli, son principal suspect. Accompagné de Maryse Bastie, dont le rôle semble de surveiller Pizzetti pour le compte de la Défense, l'enquêteur s'entretient avec Pacioli, mais sans succès. On s'apprête à user de méthodes plus musclées pour obtenir quelques déclarations compromettantes, mais Pacioli s'évade avant ; il s'en va, seul, à errer dans les pleines enneigées du Groënland, suivi de prêt par Pizzetti. Bastie, le Capitaine Scott et ses hommes ont beau à leur tour partir à leur recherche, ils n'arrivent pas à temps. Le duo Pizzetti/Pacioli tombe bien vite sur la voyante, Alicia, l'aide mystérieuse du narrateur qui leur explique qu'ils ont tous les deux été réunis pour une raison (mais laquelle ?). Il ne reste plus beaucoup de temps : Scott et ses hommes sont sur le point d'arriver et la voyante à tout juste le temps de prononcer le nom d'un navire, le Constantinople, censé aider les deux protagonistes et un éclair blanc survient. C'est la fin de la saison 2. (Pour plus de renseigments et un résumé complet de seize précédents épisodes, au passage, merci de vous dirigez vers cette page).
Ce superbe spectacle peu à peu m'ensevelissait, face à lui je ne pesais plus rien ; un océan de neige à perte de vue, aucun relief pour le transpercer ; cette large plaine vierge, fantastique étendue, et contre ces pentes impalpables, toujours la même mélodie blafarde : les éclats concentrés des rafales contre les dunes de glace, les élans identiques et brises marines issues de l'océan voisin. J'avais fugué, j'étais désormais chez moi.
Le corps d'un homme, étendu seul au centre de cet océan polaire, d'un seul coup émergea de son sommeil. Son dos se redressa, sa gorge s'emplit d'air, comme un plongeur exténué s'extirpe brusquement de l'eau une fois transpercées ses limites respiratoires. L'homme était mort quelques secondes plus tôt et maintenant il vivait. Hagard, le pas irrégulier, il se dirigeait, les pieds dans la neige, la neige jusqu'aux mollets, aux frontières de ce cratère blanc. Je ne me fis pas prier pour le suivre. En bordure de notre plaine isolée se trouvait un demi-lac dans lequel flottait des agrégats de banquise : c'était ce vers quoi il se dirigeait, son corps ondulant, traversant les vents clairs et calmes de l'aube polaire.
Au bord de l'eau glaciale il s'agenouilla, visiblement peu perturbé par le calvaire neigeux dans lequel il enfonçait ses jambes, ses mains. Sans attendre il les plongea dans l'eau du lac, sans attendre il les porta à sa bouche plusieurs fois pour se désaltérer, avant d'immerger sa tête entière dans l'eau salvatrice, et de demeurer ainsi, immobile, de longues secondes.
Combien de temps avait duré son demi-coma ? Comment était-il possible qu'un homme survive plusieurs heures, abandonné dans la neige d'une telle manière ? Que signifiait une telle situation, pour moi qui venais de le découvrir, à la suite de cette traque d'une nuit ? Des réponses, il m'en fallait, mais plus se concentraient en moi de nouvelles interrogations, et plus d'autres questions venaient s'emboîter aux précédentes, sans que je parvienne à résoudre mes doutes et autres incertitudes préalables.
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Voilà, c'est lancé : bonne lecture. Prochain épisode, le 18, mise en ligne prévue autour du 15 janvier