Le leader mondial de l’édition, Random House, semble avoir réussi son entrée dans le numérique. Avec un partenariat très lucratif autour du Kindle Store, l’éditeur voit le numérique prendre une part de plus en plus importante dans ses résultats comme le rapporte Reuters. Son président, Markus Dohle, déclare ainsi que le numérique représente déjà 8% du chiffre d’affaire de l’entreprise aux Etats-Unis grâce aux ouvrages de Dan Brown, John Grisham ou encore Stieg Larsson. Et le passage à la nouvelle année devrait être le moment de franchir un nouveau cap, celui des 10% du chiffre d’affaire global de la maison.
Visiblement, Random House semble avoir pris la tête des éditeurs distribuant leurs contenus numériques en transformant ce qui était il y a un an un marché de niche en quelque chose de beaucoup plus lucratif. D’ailleurs, il ne serait pas anodin que cela soit en partie attribuable aux choix stratégique retenus par l’entreprise. Random House est le dernier des grands groupes d’édition à ne pas avoir adopté le modèle d’agence. C’est pour cette raison que l’on trouve uniquement les ouvrages de l’éditeur sur le Kindle Store et non pas sur l’iBookstore. Sur ce point, Random House n’a peut être pas fait un mauvais choix.
Interrogé sur le modèle d’agence, Markus Dohle reste réservé, “Nous devons vraiment réfléchir si nous voulons ce changement radical dans notre modèle économique” avant de rajouter, “Est-ce que les éditeurs savent fixer le bon prix de vente… Cela n’a pas été notre métier par le passé”. De toutes les manières, l’iBookstore est présent depuis seulement quelques mois tandis que le Kindle Store est en place depuis trois ans. “Nous pensons que nous devons observer attentivement pour trouver un modèle économique durable pour les années qui viennent”, conclut le patron de Random House. Et contrairement à ce que pense certains de ses concurrents, cela se fera peut-être pas l’intermédiaire du service d’Amazon.