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Je ne sais quels mots articulés encore qui sachent stigmatiser le mensonge, en mode de gouvernement.
C’est si triste que mes yeux se détournent, que mes oreilles se ferment pour ne plus rien voir et entendre de cet effondrement.
Et au fond, ils ont raison : tout ceci n’a rien à voir avec ce que nous saurions faire, cette bouée que nous pourrions lancer au cou de notre dignité, avant qu’elle ne se noie.
*
Il nous reste à battre le pavé de nos godasses de misère, chanter à tue-tête quelque carmagnole historique.
Nos rêves défilent, sans que le cœur n’y soit encore vraiment.
Pour qu’il s’éveille, il faudrait plus qu’un rêve, le début d’une construction capable de soulever notre enthousiasme.
Nous héritons d’un champ de ruine, et comme chaque jour, nous ne savons par quel bout prendre la somme des difficultés.
Nous hésitons devant l’ampleur de la tâche.
Nous sommes hébétés comme victimes d’un séisme.
Et nous attendons.
*
Une vague viendra submerger nos silences
Impétueuse
Elle nous portera au-delà de nous-mêmes
Dans une juste colère
Que seule musique saura exprimer
.
Nous voici au seuil d'un jour
Où s'égrènent notes en tempêtes
Voiles affalées
Bord sur bord
Nous allons au plus près
Ne sachant où porter nos mains
.
Toujours nous portons nos regards
Vers un au-delà rêvé
Jamais nous ne regardons sous nos pieds
Sombres nous marchons
D'espoir en espérance
Prisonniers de nos destinées
.
Manosque, 18 septembre 2010
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