Un système de retraites complètement dépassé

Publié le 17 octobre 2010 par Paul

Aujourd’hui une partie des français font grève car ils contestent la réforme des retraites. Enfin quand je dis « aujourd’hui » c’est un peu comme tout le reste de l’année, parce qu’en France nous aimons bien faire la grève pour « défendre nos convictions » (ça sonne vachement faux). Et puis nous trouvons toujours une bonne raison pour faire la grève ne pas bosser, nous n’utilisons jamais deux fois la même feinte… un peu comme au collège en fait ! En plus depuis que nos sacro-saints syndicats contestent cette réforme c’est le gros bordel de partout : blocages, manifestations, pénuries, etc. Oui le blocage de neuf raffineries qui conduit à une pénurie de carburant par exemple, histoire de bien faire ch*** tout le monde et d’entretenir notre glorifiante image de gros branleurs (lire Roissy proche de la panne sèche ?). Tout ce ramdam à cause de politiques frileux qui se complaisent à (nous) vendre des barres de rêve depuis leur fauteuil de ministre, n’assumant pas leurs responsabilités et préférant utiliser la langue de bois pour s’adresser à une France qui ne travaille plus (trop) et préfère se reposer sur de nombreux acquis qui n’ont plus lieu d’être depuis fort longtemps. En 2010 il est loufoque de croire encore à cet obsolète système de retraite par répartition (1945) où les actifs cotisent pour les retraités. La situation est de plus en plus délicate, en 65 ans tout a changé alors essayons de tirer quelques leçons du passé.

Mettre en place une retraite par répartition en 1945 était une idée réfléchie compte-tenu de l’après seconde guerre mondiale, du pic de natalité, du baby boom, etc. Tout le monde il était heureux, il avait du travail, il s’accouplait bref… il procréait. Une époque où le rapport actifs/inactifs était tel qu’on pouvait financer ce système sans aucun problème. Trois fois plus d’actifs que d’inactifs en 1970 (fin du baby boom), si c’était pas beautiful ça ! Mais depuis… c’est l’hécatombe, plus personne ne se reproduit, le monde des bisounours est terminé, (presque) tout a changé… sauf le système de retraites. Les technocrates se sont peut être imaginés que tout le monde aurait indéfiniment de plus en plus d’enfants. Alors qu’est ce que ces baltringues s’emmerdent à réformer un système qui doit de toutes façons être aboli de toute urgence. Rallonger la durée de cotisation ou réduire les pensions ne fera que reporter le problème mais ne le solutionnera pas. Inutile d’envisager sérieusement l’avenir avec un tel système qui n’arrive déjà plus à s’autofinancer. Le plus risible dans tout ça reste sûrement la présence d’étudiants dans les manifestations. Ces derniers qui n’ont rien capté au fonctionnement de notre système ; système qui pourrait se résumer ainsi : « les cotisations de la génération actuelle (actifs) financent les pensions de la génération précédente (inactifs) ». Alors est-ce qu’ils seront EUX autant concernés par l’actuel problème de financement des retraites dû principalement au Papy Boom ? Ils feraient mieux de retourner sur les bancs et de se demander plutôt où est passée la réforme des retraites des parlementaires ? Inutile de chercher une solution miracle mais il me semble avoir connaissance d’autres systèmes de retraites, notamment en Europe ; les solutions ne manquent donc pas. Bien qu’assez sensible aux fluctuations des marchés financiers, la retraite par capitalisation qui fonctionne sur le principe de l’accumulation par les travailleurs d’un stock de capital qui servira à financer les pensions de ces mêmes travailleurs devenus inactifs, reste une alternative. Cette approche serait certainement jugée trop libérale mais aurait l’avantage de faire face à une réalité démographico-financière. Sans trop m’attarder je pourrais également citer le système de retraite hybride qui est en place en Suisse : système à trois piliers, une sorte de panachage entre le système par répartition et par capitalisation. Ceci étant dit il serait temps que l’État expose sans détour et batifolages, la situation telle qu’elle est ainsi que les vraies mesures auxquelles il serait urgent de recourir. En réalité nous allons plutôt faire des compromis parce que nous aimons ça, c’est dans notre nature profonde de faire n’importe quoi n’importe comment. Je nous vois bien conserver notre système bancal et combler les lacunes de l’insuffisance démographique en injectant des fonds issus d’un domaine sans aucun rapport. Aller hop le cul entre 50 chaises, toujours à la bonne franquette, on augmente un peu la durée de cotisation, on diminue un peu les pensions, on réinjecte 1,624% des revenus des cabines radars et on autorise l’euthanasie (très à la mode ça!). Au final on pourrait même réutiliser l’argent fraichement extorqué au contribuable grâce à Hadopi ; Hadopi et les retraites… il y a un certain lien après tout, pensez-y !