Comment avais-je pu les oublier ? Déjà en 2008 ils m’avaient fait remettre en cause mon classement de fin d’année avec le magique Instant Coffee Baby, et pourtant en 2009 je suis passé à côté de If You Leave It Alone. Cette année, car oui le trio londonien est pour le moins prolifique (rappelez vous les innombrables albums autoproduits qui resteront à jamais dans l’ombre), c’est l’album Susan Rode The Cyclone qui sort, une fois de plus dans une jolie indifférence. Plutôt que l’album, j’ai préféré vous parler de L’Ep qui en est tiré. Pourquoi ? Parce qu’il en porte la substantive moelle, qu’il va droit au but et qu’il couvre à lui seul les multiples talents d’écriture du désormais "grand" David Tattersall.
L’ambiance de cet Ep est définitivement chaleureuse et rassurante. De l’indie folk DIY qui sonne plus Violent Femmes que les Violent Femmes eux-mêmes. On y retrouve cet équilibre toujours parfait entre tragédie et gaité, en grande partie du à la voix de David, rappelant pour notre plus grand plaisir aux élans d’un certain Jonathan Richman. "Sweetheart" le bien-nommé ouvre le bal en une ballade romantique de feu de camp, étonnamment US dans les arpèges, aux paroles qui ne font pas de détour : "Whe I’m with you I wih I didn’t have to go". Simple mais efficace. "Kittens" ou quand la ballade commence à ronronner et à avancer un peu plus vite, jusqu’à l’une des marques de fabrique du groupe, le solo de guitare qui intervient à 1’35" et qui avouons-le est magnifique.
"I shall be a ditchdigger" accélère encore dans une grande ferveur hippie. Une cavalcade adorable qui confirme leur statut de secret le mieux gardé d’Angleterre. On garde le meilleur pour la fin, avec "Blind drunk" une autre ballade ultra touchante où Nina Garthwaite et Rebecca Taylor viennent apporter un petit écho féminin. 100% acoustique, l’Ep sait aussi profiter des silences, des breaks et des respirations, pour notre plus grand confort. Restent les deux bombes. Rock’n’roll d’inspiration 60’s au solo dantesque et électrique de 2min30, "Cinnamon baby" en impose. Enfin, l’immense slow "American boom" à écouter fort et au casque pour profiter de chaque murmure, de chaque déplacement de doigt sur corde. Splendide, émouvant, David égale en qualité les plus beaux moments calmes de Will Sheff ou Win Butler. Avec ce refrain, que je vous laisse découvrir et qui se termine irrémédiablement par "I’ll be in my room". Oui, moi aussi, je serai dans ma chambre à écouter les Wave Pictures allongé sur mon lit le regard tourné vers le ciel, un grand sourire aux lèvres.
En bref : anti hypes, anti marketing, anti barrières, les Wave Pictures sont ce qu’il se fait de plus intéressant en folk américaine à l’anglaise. Tragique et gai à la fois à chaque instant. A ne pas manquer pour se sentir chez soi.
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Le site officiel et le Myspace
L'enlevé "Cinnamon baby", le calme "American boom" et le classique "Sweetheart" à emporter :
Free music - American Boom