Suzanne The Man, aux origines du folk ou simplicité rime avec beauté

Publié le 17 octobre 2010 par Swann

En matière de folk, le milieu était principalement peuplé par les hommes. Les leaders du mouvement s’appelle en effet Syd Matters, Piers Faccini, Bon Iver, Ian Kelly, Damien Rice... Les filles, pourtant ne sont pas en reste. Alela Diane en est le modèle parfait. Suzanne T. se place dans la lignée de cette dernière, et comme pour rappeler qu’elle évolue parmi les hommes, elle a choisi comme nom de scène Suzanne The Man. Etrange nom de scène qui attire le regard. Et qui attire les oreilles également. Première signature de BS Records, on s’est laissé immédiatement séduire par les compositions hors du temps de la franco-canadienne. Chronique.


Délicate et volontairement lo-fi, la folk de Suzanne The Man est d’une pureté rare et sans artifice. En effet c’est seule autour d’une guitare que Suzanne chante, ou plutôt raconte ses histoires, avec la voix d’un ange. Sur Let’s Burn, son EP handmade, la belle blonde distille des compositions aux accords simples mais sublimées par la présence d’un violoncelle à ses côtés : celui de son amie Sonia. Mais, Suzanne The Man, c’est avant tout le projet de Suzanne. Un projet enregistré en secret en parallèle aux différents groupes où elle officie, à savoir Octet ou Nolderise. Épurée et intimiste, la musique de Suzanne nous enveloppe délicatement et nous charme totalement.


Faussement mélancolique, d’une beauté hantée, « Leave Clap Your Hands » ou encore « Stargazing » sont de véritables odes à la folk pure. Suzanne The Man s’inspire des plus grands songwriters des années 70 : comme eux, ses textes sont d’une poésie rare, et raconte des souvenirs, des moments de la vie passée, sans jamais utiliser la première personne.

A l’écoute des quatre titres qui composent l’EP une seule chose s’impose : le silence. « Flourishing » suspend le temps. On se laisse envahir et imprégner par l’univers de Suzanne The Man et on se laisse réchauffer par la voix douce et chaude de la franco-canadienne. On ferme les yeux, et nous voila transporter aux origines du folk, ou simplicité rime avec beauté.