Dans l'Histoire des nations et des confrontations civiles, les peuples ont pris l'habitude d'être confrontés à des dirigeants avec lesquels un rapport de force était nécessaire pour se faire entendre, et, enfin, c'est ce qui advenait. L'intelligence collective voudrait que, sur tout projet fondamental, des négociations réelles, sérieuses, soient menées, avec le temps nécessaire, par les parties concernées, mais l'histoire de la dérive autoritaire de dirigeants d'Etat établit que ceux-ci ont régulièrement engagé des pays dans des impasses et des voies violentes, au nom même de leur "génie" personnel. Depuis plusieurs années, le personnel politique français (soutenu en permanence par une technocratie formée par une République et qui trahit pourtant celle-ci dès que possible) est d'une grande médiocrité, et d'une arrogance intellectuelle et morale impressionnante, alors que leurs résultats de direction et de gestion sont pourtant depuis 30 ans très mauvais. Avec le projet de loi actuel sur les retraites, la France bégaie et répète, bien obligée. La démocratie, avec la souveraineté populaire fondatrice, est foulée aux pieds par des représentants qui s'y sont habitués, comme ils se sont habitués à mentir. La situation est toutefois inédite en raison du caractère personnel du chef de l'Etat, de sa "détermination", puisque la volonté et la pensée populaires n'ont aucune existence et valeur à ses yeux. Il sait qu'il peut trouver dans les éditorialistes, les commentateurs politiques, des relais quotidiens, mais aussi trouver quelques clowns people pour abonder dans son sens. C'est ainsi que M. Depardieu, ex-jeune rebelle devenu un grand bourgeois qui régulièrement fait des "ménages" auprès de quelques dirigeants de ce monde (il faut financer sa production vinicole) a décidé de faire connaître son sentiment sur ce problème des retraites en France et de ce qu'il provoque. Qu'un acteur mondialement connu ait encore un tel sens du civisme, puisqu'il se sent concerné par ce dont il n'aura jamais à profiter, il faut s'en féliciter. Dans l'industrie où il "travaille" régulièrement, il y a néanmoins un problème, puisque, à l'instar du monde de la finance et des grandes entreprises, son salaire pour un film peut atteindre des niveaux exceptionnels. Faut-il taxer ce genre de salaire, de revenus, pour financer les retraites ? Ou bien les plafonner ?