Salut, je m'appelle Chtikie... Enchantée !Chtikie, J'ai quinze ans, page 13
Chouette, il m'a enfin remarquée... Faut dire qu'il avait pas le choix, il est attaché à une chaise, dans la cave. Qu'il est beau! Trop cool, il ressemble à ce genre de canons qu'on trouve dans les magazines. Il a l'air si gentil, si fort...
Cette introduction est essentielle puisqu'elle explique la tonalité de la confession, euh non, la tonalité du discours de l'adolescente. Enfin, un peu. Car, bien que bousculé, le lecteur pense assez rapidemment que c'est l'imaginaire d'une adolescente éveillée qui a planté cette image avant qu'elle ne poursuive sa dépense de mots et de maux au lecteur. Elle nous plante le décor de son existence, ses vieux, sa petite soeur qui souffre d'un handicap mental, sa classe, son vieux voisin un poil pédophile, la découverte de sa féminité, le mec sur lequel elle fantasme secrètement...
Ce texte a le défaut des autoéditions qui souffrent de l'absence d'un regard exterieur critique. Les mots sont lancés comme le sent l'auteure avec une écriture alerte qui ne s'encombre de fioriture et ne respecte pas toujours les convenances la langue française. De plus, on n'a pas le sentiment d'apprendre beaucoup plus sur cette génération d'adolescente qui use des nouvelles technologies pour entrer en connexion.
Néanmoins, Chtikie est malicieuse. Cruelle avec sa soeur attardée. En opposition avec sa mère qui l'étouffe. On sent sa malice qui frise avec autre chose de plus retors...
Faut-il qu'une ado nous ligote au fin fond d'une cave insalubre pour qu'on daigne l'écouter avec attention? Je me le demande sincèrement, et entre nous, ça craint!
Chtikie, j'ai quinze ansEditions Chtikie, 108 pages