La construction du film nous permet de suivre en parallèle, avec un montage très serré, la création de Facebook et le procès intenté par des étudiants, s’estimant à l’origine du procédé. Hollywood livre ainsi cette histoire à la façon d’un thriller psychologique, plein de trahisons, d’élitisme et de cupidité. Et ça, mené à la façon David Fincher, c’est déjà un bon film. Doublé d’une bonne histoire sur le pouvoir, le monde économique et ses ramifications pas toujours très catholiques.
On l’a vu ou lu des centaines de fois ce récit mais ici, le net remplace Wallstreet et les boursicoteurs sont de jeunes et brillants étudiants.
Les scènes du procès sont particulièrement réussies et Jesse Eisenberg, le héros, plutôt lisse , est enfin à son avantage
« The sociat network » est un portrait à charge de l’un de ces pensionnaires de la prestigieuse université Harvard, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg )qui vexé d’avoir été plaqué par sa copine, lui assène quelques méchantes allusions sur le net, avant d’imaginer un trombinoscope en ligne, où il faut parier sur la plus canon des filles. Succès immédiat.
Mark monte alors sa petite entreprise avec son meilleur copain, qui côté « money », ne semble pas avoir de problèmes. Le créateur, le financier (joué par Andrew Garfield , le plus crédible de tous, selon moi) et tout roule dans le meilleur des mondes, au point que quelques chacals vont très vite flairer le bon coup. Et la vieille amitié va en prendre un sale coup.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
L’affaire nous interpelle, le suspense prend de l’épaisseur surtout que les frères Winklevoss, eux ne lâchent pas le morceau : on leur a volé l’idée du réseau social. Le petit génie leur a fait croire qu’il travaillait pour eux alors qu’il œuvrait à son propre site : il les a menés en bateau.
David Fincher a su profiter des ressorts d’une telle manipulation pour mener sa barque sans trop d’inquiétudes.
Les filles sont jolies, mais le copain financier commence à sentir le brûlé
Dans une histoire qui ne pourrait être que linéaire, il met du rythme, en multipliant les points de vue et les périodes, sans flash-back inutiles. Avec tous les ingrédients de base qui font une bonne histoire : l’amour et la trahison, le pouvoir et ses avatars.
Les acteurs qui ne sont pas en reste,se fondent dans le lot commun de cette institution , dite « sociale » au point qu’entre la réalité et la fiction , on ne sait plus trop quoi penser . Je ne citerais que le cas du « héros », peut-être malgré lui. Il est certain qu’il n’est pas très net, mais le portrait de Fincher en fait un petit génie complètement bloqué dans sa bulle. Son attitude lors du procès est à ce titre exemplaire ; je l’ai trouvé très pertinent face à ses détracteurs. Ce qui fera dire à l’un des avocats qu’il « n’est pas un sale con, mais qu’il se donne beaucoup de mal pour le faire croire ».
Justin Timberlake, dans le rôle du chacal
Les frères Winklevoss ont obtenu en justice 20 millions de dollars de réparation et 45 millions de dollars en actions.
« Dans toute cette histoire, ce qui est plus important, c’est la construction d’un service utile et innovant que les gens aiment utiliser pour se connecter » a répondu Mark Zuckerberg, aujourd’hui le plus jeune milliardaire au monde.