Alors que le Salon de l'automobile s'apprête à fermer ses portes sur les plus belles voitures dont nous puissions rêver, les amateurs de carrosserie ont pu admirer les voitures dont tout le monde parle, les voitures " Zero émission " à destination urbaine qui sortiront progressivement d'ici à 2012.
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La voiture écologique est présentée comme l'issue environnementale à la voiture " classique ", émettrice de ces dioxydes de carbone dont nous faisons la chasse. Or, l'image de ces véhicules n'est-elle pas trop idyllique ?
Passer du réservoir à la batterie, c'est troquer une dépendance énergétique pour une autre : pétrole contre électricité.
Le premier point noir étant que l'électricité utilisée pour recharger ces véhicules peut s'avérer tout aussi polluante que les moteurs à combustion de part son mode de production (66 % du courant provient des énergies fossiles dans le monde).
Se passer du pétrole, oui, mais à quelles conditions ? Par quelle énergie durable faut-il remplacer l'énergie fossile ?
L'électricité paraît être une alternative viable. Néanmoins, l'électricité est encore produite dans beaucoup de pays, notamment la Chine et les Etats-Unis, grâce au charbon. En France, ce sont les centrales nucléaires qui nous fournissent en électricité en engendrant des déchets dont nous ne savons pas quoi faire et dont une partie est hautement radioactive pendant des dizaines, voire des centaines de milliers d'années. Il faut savoir qu'actuellement, dans le monde, 40% de l'électricité est issue des centrales au charbon, 20 % par des centrales au gaz, 15 % par des centrales nucléaires, 15 % par des barrages, 5 % par des produits pétroliers, moins de 2% avec de l'éolien et moins de 0.2% par le solaire...
Des batteries au lithium polluantes ?
En ce qui concerne les batteries au lithium, elles renferment des composants qui peuvent être polluants mais qui sont toutefois recyclés en grande partie, comme certains plastiques de la voiture. Mais en attendant que le recyclage se fasse à 100 %, il existe encore des pertes.
Les batteries de 150 à 250kg environ, d'une durée de 5 ans en moyenne, contiennent en effet des composants toxiques (plomb, cadmium, lithium,...), et la pollution causée par la fabrication des pièces, par leur transport et leur assemblage est similaire à celle d'un véhicule classique.
Sans compter que les batteries au lithium ont encore une faible autonomie, les chercheurs du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) espérant doubler l'autonomie de ces batteries d'ici à 2015.
Quelles énergies renouvelables adopter alors ?
Les biocarburants qui engendrent la transformation des forêts tropicales primaires en cultures industrielles de canne à sucre et de palmiers à huile et par conséquent des émissions de gaz à effet de serre ? Le photovoltaïque, le moteur à hydrogène ? Aucune solution idéale ne se dégage pour l'instant, d'autant plus que les enjeux économiques et politiques ont leur place dans l'évolution des progrès technologiques.
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Selon une enquête exclusive réalisée par Modulowatt pour 20minutes.fr au Salon de l'auto 2010, 70% des Français placent la "démarche écologique responsable" comme raison première à l'achat d'un véhicule électrique. Il est donc en effet primordial pour le consommateur que la voiture éléctrique représente une réelle alternative écologique! Et il semble qu'il n'en soit pas encore totalement convaincu... Selon cette même étude, 68% d'entre eux pensent notamment que le véhicule électrique ne s'imposera pas sur la marché avant au moins 5 ans.
La voiture électrique n'est donc pas (encore?) la solution " miracle " aux préoccupations environemmenatles actuelles. Partons du constat que prendre sa voiture ne sera de toute façon jamais bon pour l'environnement !
Une chose est sûre, seul le vélo, la trottinette, le pousse-pousse, nos pieds... remplacent les émissions produites de A à Z par une voiture !
Emilie Villeneuve