Carte postale de Lisbonne

Publié le 28 septembre 2010 par Secondflore

Devant l’église São Domingos se retrouvent les africains des Lisbonne, saluant les amis en attendant de se faire embaucher pour la journée. Lisbon, city of tolerance, dit non loin une plaque, dans toutes les langues. Sur cette même place, cinq cents ans plus tôt, le peuple fanatisé s’en était pris aux juifs de la ville à la sortie de l’office. Quelques milliers étaient morts.
L’église est aussi l’un des seuls édifices à avoir résisté au tremblement de terre de 1755, nous dit-on. A quelques incendies, aussi. Alors nous entrons – juste pour voir, comme on dit.
Et on a vu.

C’est rare, finalement, de voir quelque chose qu’on a jamais, mais vraiment jamais vu. Ni en vrai, ni en rêve, ni en photo.
São Domingos, c’est un tableau d’Hubert Robert où l’homme aurait vaincu la nature. Grignotées par le temps, le feu et le ciel qui leur est tombé dessus, les colonnes sont encore debout, ruines assez solides pour tenir l’édifice. Statues et sculptures démolies n’ont pas été remplacées par des nouvelles – seul le toit, et l'autel ont été restaurés, comme un écrin rouge-or pour les ruines qui témoignent des siècles.
Voilà, je m’arrête là, en écrivant j’ai encore la mâchoire qui tombe. Vous n'avez plus qu'à y aller.

Sinon Lisbonne est belle un peu partout, on y monte et on y descend ruelles et avenues avec le même pas lent et enthousiaste, entre samba et fado. On y resterait bien, on y retournera.

Et maintenant, un virage à –15°. Des touristes nous ont dit que Paris est une belle ville. Allons voir.