Il y a quelques jours, je découvrais une affiche sauvage collée une publicité élégante pour Le Bon Marché qui présentait le visage d'un mannequin portant un chapeau. Sur l'affiche sauvage était écrit : "Pub qui racole pousse au VIOL", ce qui est pour le moins plus sauvage comme message que la pub visée. Mais qu'importe, ce genre de débat ne m'intéresse pas ou sinon il devrait s'élargir à la presse magazine en générale, à la télévision, au net, etc...
L'affiche crie, gueule grossièrement que la "Pub qui racole pousse au VIOL". Très bien, c'est entendu. Racolons.
Alors, la pub, c'est vraiment un métier hors de commun. Un métier formidable. Un métier tout d'abord que l'on peut aisément exercer la nuit, en jean et les pieds sur la table. Rien de plus simple. Cependant, il faut faire attention à ne pas user le talon de vos chaussures. De nos jours, des bottines de marque valent si chères.
La pub, c'est classe. On a des chemises blanches en popeline et des vestes noires. Heureusement, ce n'est pas tout. Pour faire la différence avec un vendeur de fringues Gucci, on a des Mac portables et bien sûr des iPhones pour faire cool, satisfaire notre ego dès que l'on croise un miroir, et hop envoyer le cliché sur facebook pour... euh... ben pour l'envoyer sur facebook.
La pub, c'est simple. On est payé (et nettement plus que la moyenne des salaires français) à créer le désir pour des produits de consommation à consommer le plus possible car, bien entendu, ils sont extraodinaires ces produits puisqu'on vous le dit avec des messages plein de poésie impactante.
La pub, c'est magique. On va en tournage avec des réalisateurs, des comédiens, des mannequins. Il y a des effets spéciaux comme dans Avatar, des animaux dangereux comme dans King Kong. En fait, c'est un peu comme un film de cinéma mais en plus court. C'est joli comme Hollywood mais sans Angelina.
La pub, c'est so chic. On va à des vernissages d'expositions d'art. C'est pour notre culture. C'est ce qu'on dit. Des expos d'artistes connus qu'on connait, comme ça, on leur serre la main, on discute 1mn20 et on repart avec un autographe. Si, exceptionnellement, on ne connait pas l'artiste, ce n'est pas grave, puisque qu'on dira aux vrais gens (ceux qui ne travaillent pas dans la pub) qu'on le connait.
Nasty
Mamika et Sacha Goldberger à la galerie Wanted
La pub, c'est grisant. Quand on finit un peu tard, on ne rentre pas chez nous, ce serait trop simple. On préfère aller au resto, italien de préférence, de ma préférence. On y va avec des collègues. Et oui, on aime utiliser ce mot. Ca fait solidaire. On mange des pâtes et on boit du très bon vin, parce que, franchement, on l'a bien mérité.
Bon ben voilà, je pense avoir été suffisamment racoleur. Il ne vous reste plus qu'à prouver vos dires. Je vous attends. Merci de ne pas envoyer d'hommes.