Etat chronique de poésie 1029

Publié le 17 octobre 2010 par Xavierlaine081

1029

L'amitié, en passant, s'invite et bouscule le temps. 

Il n'est point d'heure pour repeindre le monde. 

Si seulement la couleur plus gaie, posée avec application, durant nos heures de doux échanges, pouvait durer. 

Et masquer la lugubre ritournelle qui bat la semelle, en uniforme bleu nuit, rangers pesantes, casques et boucliers d'enfer. 

Quoi, ceux-là  n'ont, pour toute réponse à la misère du monde, que sombre violence à décliner, sous leurs identités sordides?

*

Que le seule réponse ne soit que de condamnation ne suffit point à l’évolution.

Il nous faut nous construire et sentir ce qui de juste devient nécessaire.

Entrer à l’écoute attentive de ce cette vague houle qui nous effleure de sa danse.

La lumière ne vient pas seule.

Il lui faut concours de circonstances pour ourler notre horizon de teintes chaleureuses.

Alors nos pupilles peuvent venir s’y poser, y lire l’infinie diversité de nos adaptations.

Nous ne pouvons rester là, bras et jambes ballants au-dessus du vide abyssal de nos connaissances.

C’est l’étrange beauté qui nous invite à chercher, à comprendre, à apprendre.

*

Notre visage tourné vers les brumes basses, nous pouvons regarder, bien au-dessus le ciel qui nous nargue de son immensité.

Nous sommes les héritiers de cette intime fragilité que nous tardons à reconnaître.

Nos prétentions dominatrices serrent leurs crocs dans les nuits qui nous attendent.

A moins que d’un sursaut clairvoyant, nous nous animions enfin de cette flamme vacillante.

Manosque, 17 septembre 2010

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