Grande heure que l’heure ou j’eus l’heur de te plaîre
et qu’encore un instant l’ignorant et restant dans le rang
je fus, innocent gibier, l’objet de ta chasse bien armée.
Nous étions plus de cent à qui tu chauffais le sang
nos femelles aux babines retroussées t’entouraient en grognant
et des jeunes se battaient juste pour montrer leurs dents.
Je pensais tes sourires pour un voisin à moi
et quand tu vins tout droit m’effaçait: pour te laisser passer
Et tu t’es arrétée et tout a commencé.
Et il y eut la flamme de ton souffle d’or l’alchimie subtile et l’arche des cieux
mes semelles de plomb en or transformées et le jour et la nuit allaient fusionner
Tout deux unis par nos sexes tendus n’avions rien à envier à aucun des Dieux.
Esclave douce et tendre tu avais trouvé ton Dieu et allait te plier a tous mes souhaits
J’étais un trésor que tu cherchais encore, un unique , un Dolmen, une pierre angulaire
et je buvais ton sang qui vermillon coulait droit des cuisses d’Eve .
Le matin se leva gris comme un toit de Paris et j’avais au coeur une fiére douleur
une main à toi émergeait des draps et je plongeais encore dans tes profondeurs
l’épine qui me traversait peu à peu s’effacait tandis que je l’enfonçait.
Et tu sortis du lit et j’étais ton trophée, mon esclave de la veille à mes désirs pliés
se levait comme une reine dont j’étais le serf ; déja je sentais papillon épinglé
que j’étais piqué à ma noire bien mieux qu’un drogué à sa poudre blanche.
Chaque jour un peu plus humilié j’ai rejoint ton harem d’acharnés
et la nuit comme tous les autres cent, je t’attends me tatant jusqu’au sang
Je te réve sous moi mais plus jamais tu ne viens, qui sait peux être à la Saint Glinglin.
Je crois bien et même j’espére qu’un soir en hivers tu vas quitter la ville
Tu joueras la flute de ton corps ondulant dans les rues serpentantes
Et de Paris à Melun nous te suivrons gaiement jusqu’à l’ultime scéne.
Xavier Caron