Extraits:
PRÉPARER LA CROISSANCE DE DEMAIN : ASSURER À NOS ENFANTS UNE ÉDUCATION ET UN ENVIRONNEMENT DE QUALITÉ
I. PREMIER CHANTIER DE LONG TERME : GARANTIR LA QUALITÉ DE L’ÉDUCATION DE TOUS NOS ENFANTS, DE LA MATERNELLE À L’UNIVERSITÉ
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Proposition 23 : Améliorer la gestion des ressources humaines de l’éducation
Moderniser l’évaluation des enseignants en intégrant l’engagement personnel des enseignants et tirer les conséquences de cette évaluation sur la carrière
L’évaluation dans l’éducation nationale reste un « serpent de mer ». Le Haut conseil de l’éducation, très euphémique, relève qu’elle « n’est pas très juste », qu’elle est « peu efficace » et qu’elle « engendre malaise et parfois souffrance » chez les évalués et les évaluateurs.
L’évaluation devrait être modernisée pour la rendre plus juste et plus efficace, sanctionnant des carrières fondées sur le mérite et l’investissement personnel. Elle devrait notamment mieux prendre en compte les résultats des élèves et être plus régulière. Les critères d’évaluation doivent prendre en compte l’aptitude des professeurs à faire évoluer les élèves.
Accorder un vrai pouvoir de direction aux responsables d’établissements primaires
Au plus proche des élèves, de leurs parents et des professeurs, le directeur d’une école doit pouvoir déterminer les objectifs à atteindre en fonction des besoins de ses élèves.
Il sera essentiel de prévoir une formation adaptée et l’instauration d’un statut particulier pour les directeurs d’école. Cette nouvelle formation pourrait être majoritairement accessible aux professeurs des écoles, déjà directeurs ou non, mais aussi aux conseillers pédagogiques. Les directeurs d’école devront être formés à la gestion d’équipe et aux relations avec les parents.
Le directeur d’école devra pouvoir, d’abord, intervenir directement dans le recrutement des équipes pédagogiques, sur lesquelles il doit ensuite avoir une réelle fonction de direction et de mobilisation dans le cadre d’un projet d’établissement.
-Le recrutement de son équipe
Un prérequis au recrutement par les directeurs des professeurs est la nécessaire qualité de la formation à la fois théorique et pratique, disciplinaire et pédagogique des enseignants à l’université. La maquette actuelle de la masterisation ne semble pas répondre actuellement à cet objectif.
Le système éducatif finlandais se caractérise par une « forte autonomie des établissements, des enseignants et des élèves« 93. Dans ce cadre, le recrutement des enseignants est assuré par une décision du directeur sous le contrôle des conseils associant des représentants des parents, des enseignants et du personnel.
Cette solution permettrait d’éviter des affectations inadéquates, par exemple de jeunes professeurs sans expérience dans les établissements les plus difficiles.
Mettre en place des établissements primaires d’enseignement public
Il ne sera pas possible de mettre en place un directeur d’école, déchargé de sa mission d’enseignement, si l’école n’a que peu de classes ou que quelques niveaux.
La création d’une nouvelle fonction de directeur d’école est indissociable de la création des établissements publics d’enseignement primaire (EPEP), regroupant différentes écoles, permettant d’atteindre une taille critique des écoles.
Ces EPEP pourrait regrouper plusieurs écoles de plusieurs communes qui n’offrent pas un enseignement dans tous les niveaux. Le nouveau directeur pourra superviser, en étant mobile, les différentes « écoles » de l’EPEP.
Des évaluations devront être menées pour mesurer l’efficacité de cette mesure.
Ces évaluations devront faire l’objet d’un suivi continu, tant sur le plan individuel (méthodes des enseignants, management des directeurs, etc.) que collectifs (ouverture de l’école, pratiques collectives, etc.) tout au long de l’expérimentation. Elles devront aussi faire l’objet d’une évaluation à moyen et long terme. Ces évaluations devront reposer sur des objectifs de résultats, et prendre en compte la satisfaction des élèves, enseignants, parents et de l’ensemble de l’équipe de l’établissement. Les bonnes pratiques pourront ainsi faire l’objet d’une diffusion.
Redéfinir les obligations de service des enseignants
Des décrets de 1950 ont défini le service des enseignants uniquement en horaire hebdomadaire d’enseignement et non en temps de travail. Le temps de correction, de préparation et de présence dans l’établissement n’est donc pas décompté.
La mission des enseignants ne se limite pourtant pas à l’activité d’enseignement.
Ainsi l’accompagnement des élèves, la relation avec les familles, l’aide à l’orientation, le travail en équipe ou par discipline ou les conseils de classe, conseils de cycle en primaire (particulièrement important pour le cycle de la lecture grande section, CP, CE1) sont des missions essentielles des enseignants.
Progressivement, il faudrait pouvoir renforcer les obligations de service des enseignants en ajouter au volume d’heures d’enseignement des heures de concertation et de tutorat.
Par ailleurs, le passage du calcul hebdomadaire des heures d’enseignement des enseignants à une annualisation du temps de travail permettrait de rendre plus flexible la gestion des ressources humaines.
Améliorer la formation continue des enseignants et leur ouvrir les possibilités de deuxième carrière
La formation continue des enseignants est très inférieure à la durée moyenne des stages de formation dans les autres administrations. Les formations se font sur catalogue, l’enseignant postulant individuellement en fonction de ses desideratas sans aucun regard de l’administration, le plus souvent.
Les formations doivent répondre aux besoins de l’enseignant pour permettre d’améliorer les résultats scolaires des enfants. L’évaluation pourrait s’accompagner d’une obligation de formation.
Des mesures doivent être aussi prises pour ouvrir des possibilités de deuxième carrière aux professeurs, qui ne veulent ou ne peuvent plus enseigner à une classe, en particulier dans la perspective de l’évolution de l’âge de départ à la retraite. Des activités de soutien, de tutorat, d’orientation pourraient être proposées pour les décharger des heures d’enseignement.
Le rapport Attali 2 : ICI en entier.
Ce rapport préconise des « mesures exceptionnelles », à savoir : geler le point d’indice pour les salaires des fonctionnaires ; prolonger et élargir la règle de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite aux collectivités locales et à la Sécurité sociale ; geler certaines prestations sociales et mettre sous conditions de ressources les allocations familiales.Le rapport suggère également une « meilleure maîtrise des dépenses de chacun des acteurs publics », notamment les collectivités locales.Concernant la Sécurité sociale, le rapport préconise le déremboursement de médicaments et la mise en place d’une participation financière des malades en affection de longue durée.