Balistique, vraiment ?

Publié le 16 octobre 2010 par Egea

A la suite de la conférence d'hier, et en prévision d'un colloque dont je vous reparlerai, j'ai essayé de creuser la notion de missile "balistique".

Dans ce billet de wikipédia, il est affirmé que tous les missiles "balistiques" ont une trajectoire exo-atmosphérique. Cela me gêne un peu.

J'ai en effet toujours des difficultés sur ces histoires endo/exo atmosphérique.

1/ Pour résumer ma compréhension de départ :

  • La menace existante est pour l'instant principalement endo (Iran) même si on peut envisager (10 ans) des extensions exo.
  • Les moyens européens sont pour l'instant endo,
  • Les moyens américains (MD, deux sites) sont exo
  • Les moyens US qu'ils ont proposé (SM3) ont des capacités exo.

Autrement dit : la DAMB OTAN est très marginalement spatiale. Cela sans même parler de :

  • problèmes d'intégration technique,
  • difficultés de financement,
  • la séquence détection identification évaluation décision tir réévaluation, (qui a les moyens ? qui prend la décision de tir ? souvenons nous de la question du ciblage lors du Kossovo)
  • ni même des questions politiques (BITD et C2) que tout le monde voit par ailleurs.....

2/ Un correspondant me répond :

Sur endo/exo, je crois que la frontière théorique se situe aux alentours de 3/400 km de portée du missile. En deçà, le missile ne sort pas de l'atmosphère. Au-delà, il y a nécessairement une phase exo.

Néanmoins, qu'il y ait une phase exo ne signifie pas que les systèmes exo soient les mieux placés pour détruire le missile : une phase exo très courte, par exemple, ne laisse pas le temps à la discrimination, et il n'est pas garanti que les intercepteurs fonctionnent au mieux en agissant si proche de l'atmosphère. Du coup, l'exo commence à être vraiment efficace à partir de 1500 km de portée (apparemment toujours).

Pour le moment, donc, l'ALTBMD (NATO, donc) est très peu spatiale pour ce qui est des intercepteurs, mais elle s'appuie peut-être sur des moyens spatiaux pour l'alerte avancée - à voir.

3/ Je conclus de sa réponse que la menace iranienne est dès à présent exo-atmosphérique. Cela ne signifie pas que les moyens de défense contre cette menace doivent "taper" hors atmosphère : mais alors, la DAMB multi-couche dont il est question se concentre-t-elle sur les couches basses (rentrée) ou dès la couches hautes ? la question est-elle d'ailleurs pertinente ?

Voilà où l'on en est. Avez vous des précisions ?

O. Kempf