A la suite de la conférence d'hier, et en prévision d'un colloque dont je vous reparlerai, j'ai essayé de creuser la notion de missile "balistique".
![Balistique, vraiment ? Balistique, vraiment ?](http://media.paperblog.fr/i/373/3738240/balistique-vraiment-L-1.jpeg)
Dans ce billet de wikipédia, il est affirmé que tous les missiles "balistiques" ont une trajectoire exo-atmosphérique. Cela me gêne un peu.
J'ai en effet toujours des difficultés sur ces histoires endo/exo atmosphérique.
1/ Pour résumer ma compréhension de départ :
- La menace existante est pour l'instant principalement endo (Iran) même si on peut envisager (10 ans) des extensions exo.
- Les moyens européens sont pour l'instant endo,
- Les moyens américains (MD, deux sites) sont exo
- Les moyens US qu'ils ont proposé (SM3) ont des capacités exo.
Autrement dit : la DAMB OTAN est très marginalement spatiale. Cela sans même parler de :
- problèmes d'intégration technique,
- difficultés de financement,
- la séquence détection identification évaluation décision tir réévaluation, (qui a les moyens ? qui prend la décision de tir ? souvenons nous de la question du ciblage lors du Kossovo)
- ni même des questions politiques (BITD et C2) que tout le monde voit par ailleurs.....
2/ Un correspondant me répond :
Sur endo/exo, je crois que la frontière théorique se situe aux alentours de 3/400 km de portée du missile. En deçà, le missile ne sort pas de l'atmosphère. Au-delà, il y a nécessairement une phase exo.
Néanmoins, qu'il y ait une phase exo ne signifie pas que les systèmes exo soient les mieux placés pour détruire le missile : une phase exo très courte, par exemple, ne laisse pas le temps à la discrimination, et il n'est pas garanti que les intercepteurs fonctionnent au mieux en agissant si proche de l'atmosphère. Du coup, l'exo commence à être vraiment efficace à partir de 1500 km de portée (apparemment toujours).
Pour le moment, donc, l'ALTBMD (NATO, donc) est très peu spatiale pour ce qui est des intercepteurs, mais elle s'appuie peut-être sur des moyens spatiaux pour l'alerte avancée - à voir.
3/ Je conclus de sa réponse que la menace iranienne est dès à présent exo-atmosphérique. Cela ne signifie pas que les moyens de défense contre cette menace doivent "taper" hors atmosphère : mais alors, la DAMB multi-couche dont il est question se concentre-t-elle sur les couches basses (rentrée) ou dès la couches hautes ? la question est-elle d'ailleurs pertinente ?
Voilà où l'on en est. Avez vous des précisions ?
O. Kempf