Bob
Geldof a marqué ma jeunesse. Depuis la fin des 70's, le longiligne irlandais, petit fils d'immigrés belges
Lorsque il y a quelques mois j'ai appris que l'homme allait sortir de sa tanière et donner une poignée de concerts hétéroclites à Mexico, Dubai, en Italie et ...3 dates en Belgique, je me suis
jeté sur le précieux sésame avec fébrilité.
Certains pourraient se demander pourquoi 3 dates en Belgique alors que depuis des années Bob ne se produit plus en public, se consacrant principalement à sa famille depuis le décès de son père
?
La réponse est simple et s'appelle Jean Tant de Kras Artists qui travaille depuis plus de 20 ans avec Bob Geldof. Il y a
plusieurs mois il a contacté Geldof lui demandant quand est ce qu'il serait libre pour venir jouer en Belgique et celui ci a répondu que le week- end du 15/10 serait éventuellement
disponible.
Pourquoi alors que son nouvel album " How to compose popular songs that will sell" sortira en janvier 2011 a t- il décidé de tourner si peu, et pourquoi 3 dates en Belgique et en dehors du
circuit habituel ? Cela reste une énigme..
Et voici le jour J arrivé.
Het Bolwerk est une très belle salle confortable à
l'acoustique parfaite d'une capacité d'environ 450 places. Quelques têtes connues dans la salle dont Luc "Toogenblik" qui vu le nom de famille qu'il porte se devait d'être présent !
On nous avait annoncé une prestation acoustique, ce sera finalement un set électrique.
Epaulé par la crème des musiciens irlandais, dont le fidèle Pete Briquette à la basse, Bob va tout d'abord nous annoncer une bien triste nouvelle : "My sister Cleo died 2 days ago and I want to
dedicate her this concert and particulary this song.."
Emotion dans la salle le public ne sait pas trop s'il doit applaudir ou pas et Bob entonne "Soft Soil" tiré de son album Happy Club.
Triste..
Mais the show must go on et le concert que Bob Geldof et son band vont donner ce soir sera tout simplement prodigieux !
Vêtu d'un costume crème sur une chemise sombre à pois blancs il lance le show avec "The great song of indifference" et son rythme irrésistible, suivi de "Love or something" et "Sex Thing". La
voix de Bob est incroyable avec cette petite fêlure caractéristique, si touchante.
Pour les plus vieux d'entre nous (comme il le fait remarquer avec humour) il chante " When the night comes" des Boomtown Rats.
Le gig est énergique avec une touche celtique qui aurait plu aux amateurs des Pogues et du Oyster Band. Violon, accordéon, guitares tranchantes, électriques et acoustiques, Bob prend la public à
la gorge et ne le lâchera plus jusqu'à la fin.
Les titres se suivent : "Walking back to happiness" et sa mélodie folk, "Banana Republic" ( BR), "Harvest Moon", "Scream in Vain", "One for me","Mudslide, "My Birthday Suit"," Nevermind"et sa
mélodie mélancolique et l'incontournable 'I don't like Mondays' qui fera se dresser la salle et que Bob interprète de manière magistrale. Un frisson me parcourt l'échine..
On revient aux Boomtown Rats avec "Joey on the street again?" , " Mary of the fourth Form" et un "Rat Trap" endiablé.
Bob aura mouillé sa chemise sans compter, performer de génie qu'il est !
Je suis aux anges.
Standing ovation.
Vilvoorde en veut plus !
En rappel "Here's to you" qui sera sur le nouvel album précèdera " Diamond Smiles" avant qu'une reprise endiablée de " The great song of indifference" devant une salle déchaînée ne vienne mettre
le public définitivement KO.
Deux autres concerts sont prévus à Hamont et à Bruges ces 15 et 16 octobre. Un jet privé a été affrèté afin que ces 2 dates soient maintenues et que Sir Bob puisse se rendre aux obsèques de sa
soeur et être sur les planches le soir malgré tout.
Une énigme je vous dis...
Il est clair que Bob ne donne pas ces quelques concerts et ne compose pas ses albums pour l'argent que ça lui rapporte, sa société Ten Alps étant extrêmement prospère et sa fortune personnelle
évaluée à 30 millions de livres sterling.
En septembre dernier, il annonçait son intention de rassembler un milliard de livres (800M d'euros) pour un fonds chargé de développer le continent africain. Le pari devrait se concrétiser dans
les 2 années à venir et Bob mettra lui même la main au portefeuille.
Certain critiqueront son côté militant pour les justes causes et le trouveront démago, à ceux là je répondrai qu'il n'était pas obligé de se bouger mais qu'il l'a fait.
Sir Bob Geldof, un artiste génial et un être humain touchant, qui m'a accordé quelques moments à la sortie du Bolwerk en toute simplicité, alors que son taxi attendait. Moments qui resteront à
jamais gravés dans mon coeur d'admirateur..
Thank you Sir Bob, and see you soon in Belgium...maybe !
Line up :
Bob Geldof ( lead vocals, guitar, harmonica) , Pete Briquette (bass & vocals), Bob Loveday (violin, guitar & mandolin), Johnny Turnball ( vocals & lead guitar), Alan Dunn ( vocals, keys, accordeon) & Niall Power ( drums).