La soirée atteignait son apogée. La lumière naturelle ne proposait plus qu' une faible intensité mais éclairait encore légèrement en cette fin de journée d'automne.
La fraicheur descendait lentement mais surement sur le jardin ou il s'était installé pour dessiner. Il mordillait son crayon gras, et faisait tinter le papier canson 350 gr sur lequel son esquisse avait un peu de mal à avancer.
Son esprit vagabondait, dans l'attente de l'idée juste, qui le frapperait et lui permettrait de se concentrer sur l'objet final à intégrer à sa composition.
Elle était partie avec sa mini, version british, au toit flaggé de l'Union Jack. Elle avait jeté son carré Hermès sur le dossier de la chaise en osier. D'un coup de tête, avec son caractère bien à elle, elle avait décidé qu'il lui fallait faire cette course sans attendre. Mais cela prenait du temps... Elle n'était pas encore de retour.
Il dessinait depuis le milieu de l'après midi. Il regarda sa montre au bracelet de cuir, d'un célèbre sellier de la rue du Faubourg Saint Honoré, et compta les heures. Cela ne l'avancait à rien.
Il n'arrivait pas à finir son dessin. Un paysage lointain et boisé qu'il imaginait se situer dans le nord-ouest de l’Himalaya, dont les versants orientaux sont recouverts d’une abondante végétation tropicale et subtropicale.
Sur la table la 4eme page du livre "l'usage du monde" lui faisait de l'oeil. Ce livre est à la fois un récit de voyage et une invitation à l'émerveillement au gré des flâneries de l'écrivain voyageur Nicolas Bouvier. Dans ce livre se retrouvent déjà les principaux thèmes de l'auteur liés aux transports physiques.. ou intérieurs, le voyage comme invitation au décentrement, à se rendre disponible et ouvert au monde extérieur.
Un autre objet le regardait de son oeil rond. Le flacon Voyages d'Hermès gisait, renversé et vide. Etait ce pour cela qu'elle était partie si vite ? Sans parfum, une femme perd une de ses capacités à transmettre des messages. En plus ce parfum, il le portait aussi. Son étui métallique l'avait séduit, tout autant que la première note citronnée si vive et accueillante et son fond boisé et musqué.
L'idée était là. Il prit son crayon, dessina fébrilement au premier plan, en respectant les perspectives, une petite plantation d'épice comme la cardamone, ou de thé vert.
Son voyage venait de s'achever... Le vrombrissement de la mini à l'entrée de la propriété lui fit se relever la tête et un sourire s'afficha sur ses lévres. Elle était de retour, il allait l'embrasser.
Plutôt que d’imaginer un parfum exotique et enivrant, Jean-Claude Ellena, nez de la maison Hermès, nous propose un boisé frais musqué. Ce parfum représente donc plus un voyage par l’esprit, une vision intellectualisée du voyage. Le départ du parfum, à la fois hespéridé et épicé, mêle notes citronnées, et d’autres plus épicées pouvant rappeler la cardamome. Le cœur floral tout en transparence met en exergue des notes chères au parfumeur : des odeurs de thé vert ou d’hédione. La signature du parfum, à la fois boisée et douce, lie bois blancs et muscs. Les amateurs de la parfumerie de Jean-Claude Ellena se retrouveront certainement dans ce parfum pour hommes ou femmes.
Voir les propos sur ce parfum de Elisabeth de Feydeau, ou Grain de musc, et le détail de la composition sur Osmoz.