Pour commencer l’année en douceur je vous propose de faire un saut dans le temps. C’était il y a 3 ans, ça aurait aussi bien pu être il y a 30 ans. Fidèle compagnon de mes déplacements de noël, ce Not on top s’est discrètement enfoncé dans mon cerveau, jusqu’à me redonner goût au voyage, au folk, à la simplicité, à la vie. Comme quoi des fois c’est pas si compliqué que ça la musique.
Herman Düne je connaissais le nom, j’avais comme tout le monde entendu parler de Giant en 2006, je les avais peut-être même déjà vus en festival, qui sait? Pourtant le moment de la découverte, le vrai, celui où on se met à écouter les paroles s’est passé bien plus tard le nez collé à la vitre d’un TER et un casque sur les oreilles. C’est là que je me dis que le folk électro acoustique s’accorde si bien avec le déplacement, les paysages, les gens croisés ici ou là. Comme du Dylan en somme. Une influence planante renforcée par la voix nasillarde d’André et David Ivar. Ces deux là ne font rien comme tout le monde. Depuis 12 ans et sans déclencher plus de vagues que ça, les frères franco suédois travaillent sans relâche et auraient composé quelques 400 chansons. Rootsissimes et barbus jusqu’au ventre mais prolifiques donc. Pour ce 7ème album enregistré à Leeds par le label Track and field, le duo s’est entouré du troisième bro, Neman le batteur et surtout de l’excellente artiste canadienne Julie Doiron (à découvrir) qui apporte par moments un petit côté Belle and Sebastian grâce à sa douce voix féminine.
C’est l’incroyable homogénéité qui surprend sur ce disque. D’un enregistrement mono à la Creedance Clearwater Revival, l’équipe nous pond comme si de rien n’était au moins 10 tubes sur 13 titres. Bon ok, ce sont 10 modestes tubes, pas des tubes de dancefloor, plutôt des tuyaux, des pailles si vous préférez, en fait le genre de titre qu’on semble comprendre et connaître depuis toujours. Dans le genre, Wathever burns the best baby, You could be a model ou Had i to know sont des merveilles d’ambiances feutrées pleines de fraîcheur. André et David s’accordent un titre chacun pour raconter des histoires tristes et drôles. On alterne en effet le déchirant Good for noone, Slow century ou Walk, don’t run et l’entraînant Little wounds (merci Dylan), Seven cities, That will never happen (où Julie est formidable) on enfin Not on top, le single énorme parsemé de guitares surf.
Tout dans ce disque respire la simplicité : les arrangements (autarciques), les orchestrations (absentes), les influences (de Lou Barlow à Neil Young en passant par Silver Jews), ou encore la pochette lo fi à souhait (avec pilosité affichée et bouteille alcoolisé traînant sur l’ampli). A présent un peu éparpillée, sous différents pseudos, la famille Herman Düne continue certainement de composer avec pudeur et persévérance des chansons intimes et authentiques qui me feront rêver. Même en 2008.
En bref : Résolument roots et authentique, c’est sans artifice aucun que ce simple disque de folk trouvera sa place dans votre vie, au moins le temps d’un voyage.
Le myspace
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L’album (pas dans l’ordre mais c’est pas très grave) :