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Un recueil de nouvelles qui donne toute la mesure du talent d’Erri DE LUCA
L’auteur :
Erri DE LUCA est un écrivain italien contemporain. Il est aujourd’hui un des romanciers italiens le plus lu dans le monde.
L’histoire :
Ces nouvelles abordent des thèmes variés, chers à Erri DE LUCA : les groupuscules révolutionnaires italiens, l’alpinisme, la solitude, la multitude. Le caractère autobiographique de ces courts récits est indéniable.
Ce que j’ai aimé :
- La vision révolutionnaire de ces hommes et femmes qui s’engagent parce qu’ils estiment qu’ils n’ont guère le choix, et peut-être aussi pour être moins murés dans leur solitude :
« Ce n’était pas nous les révolutionnaires, mais le temps et le monde tout autour. Nous, nous aidions le mouvement qui dégondait colonies et empires. » (p.32)
« Le degré de rupture à l’intérieur de l’ordre social d’alors ne se mesurait pas à des personnes prêtes à partir pour un front, mais à des citoyens comme elle qui se mettaient à saboter des pouvoirs dans les endroits les plus étranges et les plus difficiles. Le degré de fièvre de cette Italie n’était pas donné par les surexcités, mais par le pouls des doux, des pacifiques qui collaboraient aux révoltes. Quand ce sont les pensionnaires qui vont à l’aventure, un pays est proche de l’incandescence. » (p. 33)
- Erri DE LUCA parlent aux âmes esseulées qui trompent leur solitude en créant des accords numériques…
« Nous sommes deux, le contraire de un de sa solitude suffisante. »(p. 118)
« Celui qui choisit d’être du côté de la multitude peut-il donc rester éclopé par la perte d’intimité avec une seule personne ? Faire couple avec la multitude ne lui suffit-il pas ? » (p. 134)
- Les nouvelles sur l’alpinisme s’inscrivent dans la même grâce du moment vécu à deux. Elles parlent aux âmes montagnardes…
- La poésie de ces phrases est comme incandescente, elle éclaire les pages d’une aura magique :
« Tous nos pas ont suivi un désir. Pour l’exaucer, il a fallu mettre nos pieds dessus et le piétiner. » (p. 119)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
« En toi j’ai été albumen, œuf, poisson,
Les ères sans limites de la terre
J’ai traversé dans ton placenta
Hors de toi je suis compté en jours. »
Vous aimerez aussi :
Requiem pour l’alpiniste en guerre de Mario RIGONI STERN
Le contraire de un, Erri DE LUCA, Traduit de l’italien par Danièle VALIN, Gallimard, nouvelles, janvier 2004, 138 p., 14.50 euros
POCHE : Le contraire de un, Erri DE LUCA, Traduit de l’italien par Danièle VALIN, Folio, mai 2005, 181 p., 5.60 euros