Le régime indécent

La discussion ce matin de nos propositions de loi pour une République décente a été une parfaite illustration des… indécences de la droite. Comme c’est devenu sa triste habitude, la majorité a organisé l’absentéisme de ses députés en imposant la réserve et le vote bloqué des articles et des amendements. M. Copé, qui pratique lui-même le conflit d’intérêt, avait donné le mauvais exemple en ne venant pas au débat.

Plus indécentes encore ont été les explications du ministre et des orateurs UMP pour ne rien faire. Tous jugent notre démarche pertinente, mais dès que nous proposons des règles simples et claires pour prévenir les conflits d’intérêts ou limiter le cumul des mandats, leur seule réponse est de dire que nous en faisons trop ou pas assez et que ce n’est pas le moment.

Dans ces embarras et ces circonlocutions, il y a toute la réalité du régime Sarkozy qui depuis trois ans et la nuit du Fouquet’s pratique à grande échelle la confusion des intérêts politiques et financiers (affaire Woerth/Bettencourt, affaire Tapie, affaire Dassault, affaire des paris en ligne pour ne citer que les plus connues).

Au moment où des millions de Français expriment leur défiance vis-à-vis des injustices de ce pouvoir, ce refus de moraliser la vie publique et de dissiper les soupçons qui pèsent sur les élites dirigeantes du pays, est la plus grande indécence faite à nos concitoyens. Jean-Marc Ayrault