Rencontre avec Fabrice Eboué

Publié le 15 octobre 2010 par Amandyne

Je rencontre Fabrice Eboué pour le magazine pour lequel je travaille. J’ai une heure d’interview, l’attaché presse a choisi le Fouquet’s, la terrasse de l’hôtel. Fabrice Eboué arrive cool, la démarche nonchalante, l’ipod autour du cou, le sweat à capuches, discret. Son agent lui demande où il préfère s’installer, il répond l’air de rien « j’m'en fous ! ». On choisit une table dans un petit coin. Nous commandons à boire, il commande un hamburger. Les questions commencent.

Fabrice Eboué a toujours pris comme arme le rire. Il s’y est réfugié petit, s’en est emparé, et ne l’a jamais quitté. « J’étais le mec du fond de la classe. J’avais une facilité pour le bon mot et faire rire les autres. J’étais un cancre positif ! Celui qui détend les cours. Mais l’éducation nationale n’a pas compris que faire rire devait être une matière. » Fabrice Eboué a l’humour rebelle, la blague cash, le ton piquant. Il commence son parcours par des petites salles, des cafés théâtre, des heures passées à écrire et réécrire des sketches. « Je suis un ouvrier du rire, je ne suis pas talentueux. Tout ne m’est pas arrivé d’un coup. J’ai fait des spectacles avec sept personnes, des circuits de scènes ouvertes pendant plusieurs années. » Il s’accroche, est repéré juste avant de baisser les bras à sa dernière représentation et intègre le Jamel Comedy Club. Il enchaîne les stands-up, chronique chez Fogiel, Ruquier, met en scène une comédie (Amour sur place ou à emporter au Théâtre du Temple), écrit le spectacle de Claudia Tagbo et réalise en ce moment même son propre film « Case départ » avec Thomas N’Gigol. Son truc ? Dire ce qu’il pense sans censure et advienne que pourra ! « On fait son métier quand on est franc sur scène. C’est mon humour. La seule censure c’est le rire du public. Et puis on va trop loin par rapport à quoi ? » On le qualifie de trash, Fabrice Eboué avoue ne pas se donner de limite. Politique, religion, sexe, dans son nouveau one man show « Faites entrer Fabrice Eboué », sa plume est cinglante, son ton cru, acide, percutant. « Dans mon spectacle, je parle de moi, de mes origines, car j’ai le cul entre deux chaises ! Mon existence est l’ossature et je saupoudre cela de l’actu, des tensions culturelles, de sujets plus tabous. » Et le dérapage dans tout cela ? « Ce n’est pas parce qu’on va trop loin qu’on gâche tout. Je pense qu’il faut prendre du recul sur tout. Et comme on dit : mieux vaut en rire qu’en pleurer ! Être cash, c’est ma qualité et mon défaut. Cocteau disait « Ce qu’on te reproche, cultive-le. C’est toi. » C’est la seule façon d’être original. Je ne vais pas me cadrer. Je suis un rebelle, c’est comme ça que je veux vire ma carrière. »

Retrouvez Fabrice Eboué sur Europe 1 dans « On va s’gêner »

Interview réalisée pour le magazine Palace Costes

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