La jeunesse est dans la rue oui, mais pour quoi faire ?

Publié le 15 octobre 2010 par Jflehelloco

J’ai passé la matinée avec les forces de la police municipale et nationale au abords de nos lycées. Je suis sidéré de voir cette combien cette « jeunesse » qu’on nous présente dans les médias comme « mobilisée », « concernée par la réforme des retraites », n’est en fait qu’un groupe de jeunes qui vient pour une petite partie pour mettre la pagaille et pour une autre pour chercher un peu d’adrénaline mais pas trop de danger.

Devant le lycée Condorcet un petit groupe est arrivé pour jeter des projectiles, fermer le lycée avec des cadenas et faire péter des pétards. Des jeunes, avec cagoules, capuches ou masques sont là pour tout sauf rester calmes. Ils sont vite repérés parmi le groupe car les autres ce ne sont que des petits jeunes, bien sages, bien propres sur eux, l’iphone à la main qui ont l’impression de vivre mai 68 mais avec des pétards et des œufs au lieu des pavés et des grenades lacrymogènes. Pas un ne parle de retraite, de projet, de gouvernement… Si les casseurs ne font rien alors c’est l’ennui, et les casseurs s’ennuient aussi alors ils essaient de se manifester. S’amorce alors un jeu de chat et de souris avec la police. Fort heureusement, sans grosse casse.

Je tiens à saluer le travail exemplaire des forces de l’ordre, à la fois la police nationale qui a su déployer des moyens quand c’était nécessaire et surtout notre police municipale qui travaille dans une unité totale avec la police nationale. Nos policiers municipaux ont été très efficaces autour de nos lycées et ont également assuré la gestion des rues coupées par les manifestants ou pour des besoins de sécurité. Ils ont su résister aux provocations et j’avoue que je suis triste de dire ce soir que les seules personnes qui ont été vraiment agressives avec certains de nos policiers ce sont des habitants de notre ville.

Comment peut-on venir agresser un policier municipal, se moquer du fait qu’il soit équipé d’un casque et d’un bouclier face à des manifestants au motif que ce sont des jeunes et que donc ce n’est pas dangereux. Quelques minutes avant des pierres et des pavés volaient. Il est indécent d’agir ainsi avec ceux qui travaillent du matin au soir à notre sécurité et à faire que notre ville soit celle que nous aimons. Demain matin à 11h30 ( 3, avenue du Onze Novembre) sera inaugurée la nouvelle antenne de police municipale de Champignol, j’espère que les habitants seront nombreux pour manifester leur soutien à nos policiers municipaux. C’est bien de vouloir une ville tranquille au quotidien mais c’est bien aussi de dire merci à ceux qui permettent qu’elle reste tranquille.

Les chefs d’établissements ont également été exemplaires, présents dès l’aube depuis le début des troubles, ils veillent à la sécurité des élèves et à la protection de leur établissement. C’est un travail difficile tant physiquement que nerveusement réalisé avec l’aide d’équipes efficaces et mobilisées et dans certains lycées des parents d’élèves sont venus assurer la sécurité aux entrées et sorties des lycées. D’autant qu’aujourd’hui avaient lieu les élections des représentants de parents et hier les élections des membres des conseils d’administration dans les lycées.

Le bilan de la journée d’action de cette jeunesse tant sacralisée par les médias : Des poubelles brulées à Condorcet, une intrusion de casseurs dans le lycée d’Arsonval avec des violences physiques entre jeunes et sur un professeur, une porte fracturée au lycée Teilhard de Chardin et un vol de cannettes… et deux interpellations de casseurs.

Et la réforme des retraites dans tout cela ? Et bien j’avoue que je n’ai pas vu le lien entre les jeunes dans les rues ce matin et la réforme actuellement en discussion au sénat. Mais ce sont ces jeunes qui devront payer notre retraite un jour, enfin pas les casseurs car je ne suis pas certain qu’ils aient prévu d’avoir un travail stable dans le futur, je pense que beaucoup d’entre nous paieront leurs prestations sociales car nous avons tous grand cœur pour cette jeunesse…

Néanmoins je me console en regardant les chiffres des jeunes dans les rues qui n’était pas 200 (et surtout pas plus de la moitié de Saint-Maur) et que je les compare aux 4000 qui sont normalement dans nos lycées…