Comme bien des jeunes nés au tournant du siècle, Fitzgerald, né le 24 spetembre 1896, a aspiré très tôt à devenir un écrivain riche et fameux.
À devenir surtout riche et fameux.
Son père, qui accumulait les échecs professionnels a laissé une telle impression de ratage que le petit Fitzgerald a tout de suite eu envie de luxe et de richesse. Heureusement, sa mère est issue d'une famille d'origine irlandaise qui a fait fortune grâce à l'expansion économique qu'a entraîné la guerre de sécéssion. C'est elle qui l'inspire davantage. Très tôt, F.Scott Fitzgerald se promet de ne jamais devenir un raté comme son père.
En 1913, il est accepté à la prestigieuse Université de Princeton. Il veut devenir une star de football mais son physique inadéquat à 5 pieds 8 et 138 livres le disqualifie dès le premier jour. Il utilise donc le même talent qui le rendait si populaire à la petite école et écrit pour le journal en plus d'écrire des comédies musicales. Il passe tant de temps à le faire qu'il néglige ses études. Il tombe amoureux en 1915 d'une riche jeune femme du nom de Ginevra King. Ils correspondent jusqu'en 1917 où les mots assassins "Poor boys shouldn't think of marrying rich girls" viennent tuer son rêve de l'épouser. Fitzgerald s'inspirera de King toute sa vie écrivant les personnages de Judy Jones dans Winter Dreams, Isabelle Borge dans This Side of Paradise (recréant leur première rencontre) mais surtout plaçant les mots cruels qui l'avaient tant bléssé dans la bouche de Daisy Buchanan dans The Great Gatsby (2:20 ici).
Il échoue dans tant de cours à l'école qu'il abandonne Princeton avant la fin, sans diplôme en 1917. Il s'engage dans l'armée et est prêt à partir le 11 novembre 1918, le jour même où l'armistice est signé. Un échec scolaire, un échec amoureux, un soldat ayant manqué l'appel du héros, Fitzgerald a déjà le coude bien agile quand vient le temps de trinquer. Il ne lésine absolument plus sur la bouteille, il a trop à noyer.
En juin 1918 toutefois, attendant de partir pour l'Europe, Fitzgerald découvre une jeune femme qui fait fondre son coeur lors d'une soirée en Alabama.
Fitzgerald est si dévasté qu'il boit pendant trois semaines. Il retourne vivre chez ses parents et planche sur un livre qu'il avait commencé à l'université. This Side of Paradise est un roman qui dépeint ses années de collèges (romancées) et est accepté par une maison d'édition. Le succès est si immédiat; l'exposition de la manière dont la jeunesse des années 20 s'amuse est si risqué; la curiosité sensationaliste si grande que les stocks du livre sont épuisés dès la première journée de mise en vente.
Les Fitzgerald ne vievent jamais plus d'un an au même endroit. Afin de payer pour leur style de vie extravagant, Scott écrit pour les magazines Saturday Evening Post, Esquire ou Redbook qui lui verse de gros salaires. Il déteste se prostituer ainsi mais le fait quand même par nécessité.
Au printemps de 1924, les Fitzgerald s'expatrient dans le chaos à Paris. Ils y côtoient Pablo Picasso, Cole Porter, Ernest Hemmingway et Isadora Duncan. Hemmingway admire la classe et le côté sophistiqué de Fitzgerald qu'il ne réussit pas à avoir lui-même. Fitzgerald admire le côté machiste d'Hemmingway qui n'a jamais passé près d'habiter le frêle et presqu'efféminé écrivain de New York mais surtout F.Scott enviait son succès. Hemmingway ne supporte en rien Zelda (the crazy bitch l'appelle-t-elle plus ou moins gentiment) et Zelda est très jalouse de l'intérêt que porte son mari à Isadora Duncan. Leur séjour est faussement harmonieux. F.Scott y rédige dans la tourmente et la douleur ce qu'il croit être son oeuvre immortelle, The Great Gatsby. Zelda cocufie F.Scott avec un officier français. Bien qu'elle eût mis fin à l'aventure aussitôt que Fitzgerald fût mis au courant, F.Scott ne lui pardonnera jamais. À partir de ce moment il ne lâchera plus la bouteille et une partie de lui-même est morte.
Le livre de Fitgzerald, bien avant qu'il ne devienne ler succès de cinéma de 1974, est un échec. Les gens ne veulent pas lire des histoires de morts et de meurtres venant de sa main.
Après le crash de 1929 qui met fin au roaring twenties, le monde des Fitzgerald s'écroule. Zelda perd peu à peu l'esprit. Elle veut devenir ballerine mais s'entraine si fort qu'elle tombe en burnout. Elle est de moins en moins cohérente et tente même de tuer le couple en donnant un coup de volant près d'un ravin. On la diagnostique comme schizophrénique. Fitzgerald la fait placer dans les meilleurs endroits pour la soigner avant de réaliser qu'elle ne guérira probablement jamais. Zelda publie de son établissement le très autobiographique Save Me The Waltz. F.Scott est outré. Leur style de vie décadent et leur alcoolisme qu'il croyait privé est maintenant complètement public. Il réussit à s'assurer par la suite que les docteurs l'empêchent de publier.
F.Scott boit plus que jamais. Jusqu'à 30 bières et un quart de Gin par jour.
En 1936, il écrit un article en trois parties pour le magazine Esquire où il confesse qu'il est mentalement, physiquement et financièrement en banqueroute. Ceci ne change absolument rien, il se gagne même un certain mépris. Si il est unique en son genre, il n'est pas unique dans sa situation.
Pour ses 40 ans, le New York Post dessine le portrait d'un ivrogne has-been à la une de son journal en parlant de l'auteur du Great Gatsby.
Hollywood lui tend la main afin qu'il signe ou aide sur des sécnarios. Il peaufine quelques dialogues dans des comédies mais son seul et unique crédit au générique le rend si amer qu'il écrit sa plainte au producteur Joseph Mankiewicz. Il est aussitôt barré d'Hollywood. David Selznick le limoge de la production de Gone With The Wind pour lequel il avait produit du matériel.
Sa réputation est à son plus bas. Il commence à écrire The Last Tycoon inspiré de son passage à Hollywood, plus particulièrement inspiré de la vie du producteur Irving Thalberg.
En Novembre 1940 il a une première crise cardiaque au fameux Schwab's Drug Store.
Zelda mourra 8 ans plus tard à l'âge de 47 ans dans l'incendie de son sanitarium.
Le roi et la reine de l'ère du jazz, deux enfants perdus de la Lost Generation des années 20, auront marqué leur époque à leur façon.
The Great Gastby est devenu avec le temps le classique qu'il avait voulu en son temps.
Même Tender is the Night a gagné en notoriété au travers des époques.
"Give me a hero and I'll write you a tragedy" a-t-il déjà écrit.
C'était l'histoire de la vie de ce couple maudit.